La piste d’athlétisme résonne sous leurs foulées expérimentées. Ces coureurs septuagénaires défient les statistiques et bousculent nos préconçus sur le vieillissement. Loin des clichés sur la retraite paisible, ils enfilent leurs baskets avec la détermination d’un débutant et l’expérience d’une vie entière.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : la participation des coureurs de plus de 70 ans aux marathons a augmenté de 300% ces dix dernières années. Jacques, 74 ans, vient de boucler l’Ultra-Trail du Mont-Blanc en moins de 30 heures. Marie-Claire, 72 ans, termine régulièrement dans le premier tiers de sa catégorie d’âge sur semi-marathon. Leurs performances interrogent et inspirent.
Sommaire
- 1 Le phénomène expliqué : pourquoi courir après 70 ans devient tendance
- 2 Les adaptations gagnantes : comment ils optimisent leurs entraînements
- 3 Les bénéfices cachés : ce que la course apporte vraiment aux seniors
- 4 Témoignages inspirants : portraits de champions du 3ème âge
- 5 Guide pratique : 5 étapes pour commencer à courir après 70 ans
- 6 Cette discipline que tous les coureurs de 70 ans pratiquent
Le phénomène expliqué : pourquoi courir après 70 ans devient tendance

La génération baby-boom change la donne
Cette génération a grandi avec l’essor du jogging dans les années 70. Contrairement à leurs aînés, ces nouveaux seniors ont intégré l’activité physique dans leur mode de vie dès la quarantaine. Le sport ne représente plus une nouveauté mais une continuation naturelle de leurs habitudes. L’amélioration des connaissances médicales joue également un rôle déterminant. Les médecins encouragent désormais l’activité physique chez les seniors, là où ils prônaient autrefois le repos complet. Cette révolution des mentalités médicales ouvre la voie à des pratiques sportives plus ambitieuses.
Des motivations qui évoluent avec l’âge
Contrairement aux coureurs plus jeunes obsédés par la performance, les runners septuagénaires courent pour des raisons profondément différentes. La santé mentale prime souvent sur le chronométrage. Beaucoup découvrent dans la course un antidote efficace contre l’isolement social qui peut accompagner la retraite. L’aspect méditatif de la course séduit particulièrement cette tranche d’âge. Après des décennies de stress professionnel, ces coureurs trouvent dans leurs sorties matinales un moment de paix retrouvée avec eux-mêmes. C’est notamment le cas de Laurence Alnet sur Marathon.
Les adaptations gagnantes : comment ils optimisent leurs entraînements

La récupération devient prioritaire
Oubliez les séances quotidiennes intensives de la jeunesse. Les coureurs seniors expérimentés appliquent religieusement le principe de l’alternance. Entre chaque sortie difficile, ils intègrent systématiquement une journée de récupération active ou complète. Cette approche méthodique leur permet paradoxalement de maintenir un volume d’entraînement élevé sur l’année. Pendant qu’un coureur de 30 ans se blesse par excès d’enthousiasme, le septuagénaire accumule les kilomètres avec constance.
Jour | Type d’activité | Durée |
---|---|---|
Lundi | Course facile | 45 min |
Mardi | Natation ou vélo | 60 min |
Mercredi | Repos complet | – |
Jeudi | Fractionné court | 30 min |
Vendredi | Marche active | 45 min |
Samedi | Sortie longue | 90 min |
Dimanche | Activité libre | Variable |
Le cross-training
Natation, cyclisme, yoga : ces disciplines complémentaires constituent l’épine dorsale de leur préparation. Le cross-training chez les seniors réduit considérablement les risques de blessures liées à la répétition du geste de course.
Cette diversification maintient également la motivation à un niveau élevé. Varier les plaisirs évite la monotonie qui peut s’installer après des décennies de pratique. Chaque activité apporte ses propres bénéfices : la natation décompresse la colonne vertébrale, le vélo renforce les quadriceps sans impact.
L’écoute du corps
Décennie après décennie, ces athlètes seniors ont développé une sensibilité remarquable aux signaux de leur organisme. Une légère tension dans le mollet ? Ils adaptent immédiatement leur programme. Cette capacité d’autorégulation leur évite la plupart des blessures graves.
Contrairement à l’impulsivité de la jeunesse, ils privilégient la prudence. Mieux vaut reporter une séance que risquer trois semaines d’arrêt. Cette sagesse acquise avec l’expérience devient leur principal avantage compétitif.
Les bénéfices cachés : ce que la course apporte vraiment aux seniors

Les clubs de course accueillent une proportion croissante de coureurs âgés. Ces structures offrent bien plus qu’un simple encadrement sportif : elles recréent du lien social à un âge où l’isolement menace. Les sorties de groupe du dimanche matin remplacent avantageusement les activités sociales traditionnelles. Partager l’effort crée des liens authentiques, loin des conversations superficielles des réunions mondaines.
Une arme redoutable contre le déclin cognitif
Les études neurologiques récentes révèlent l’impact spectaculaire de l’exercice aérobie sur le cerveau vieillissant. La course stimule la production de nouvelles connexions neuronales et ralentit l’atrophie cérébrale. Ces découvertes scientifiques motivent de nombreux seniors à chausser leurs premières pointes de running. Courir devient un investissement dans leur autonomie future, une assurance contre la dépendance.
Le mental d’acier qui se forge avec l’âge
Traverser des épreuves de la vie forge une résilience mentale exceptionnelle. Ces coureurs expérimentés abordent leurs courses avec un détachement que n’ont pas les plus jeunes. La pression de la performance s’estompe au profit du plaisir pur. Cette sérénité leur confère un avantage psychologique considérable lors des épreuves longues. Quand un trentenaire craque mentalement au 30ème kilomètre, le septuagénaire puise dans ses réserves d’expérience pour continuer.

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Robert, 78 ans : « J’ai commencé à 65 ans »
Ancien comptable parisien, Robert a découvert la course après un infarctus mineur. Son cardiologue lui conseillait initialement de simples promenades. Treize ans plus tard, il aligne les marathons avec une régularité de métronome. « Ma femme pensait que j’avais perdu la raison », confie-t-il en souriant. Ses temps actuels sur marathon (4h15) feraient pâlir bien des coureurs de 40 ans. Son secret ? Une discipline monastique et une passion intacte pour l’effort.
Suzanne, 74 ans : de la marche nordique au trail
Cette ancienne institutrice a progressivement évolué vers des distances plus ambitieuses. Partie de la marche nordique à 68 ans, elle enchaîne aujourd’hui les trails de 20 kilomètres en montagne. Son approche méthodique impressionne : carnets d’entraînement minutieusement tenus, suivi médical régulier, matériel constamment renouvelé. Suzanne applique à sa pratique sportive la même rigueur qu’elle mettait dans ses cours.
Claude, 81 ans : l’ultra-traileur inoxydable
Exception remarquable, Claude a terminé l’année dernière un ultra-trail de 80 kilomètres. À 81 ans, ce retraité de l’enseignement technique défie toutes les statistiques médicales sur le vieillissement. Son programme d’entraînement pour senior ferait reculer certains jeunes : 60 kilomètres hebdomadaires répartis sur six sorties, musculation bi-hebdomadaire, étirements quotidiens. Une discipline qui force le respect et interroge nos limites supposées.
Guide pratique : 5 étapes pour commencer à courir après 70 ans

Étape 1 : le feu vert médical obligatoire
Aucune improvisation possible à cet âge. L’examen médical préalable doit inclure un électrocardiogramme d’effort et un bilan sanguin complet. Cette précaution élémentaire évite les accidents dramatiques qui ternissent parfois l’image du sport senior. Le médecin évaluera également l’état articulaire et musculaire. Certaines pathologies nécessitent des adaptations spécifiques de l’entraînement sans constituer pour autant des contre-indications absolues.
Étape 2 : l’équipement adapté, un investissement rentable
Économiser sur les chaussures représente une erreur coûteuse. Les chaussures de running pour seniors doivent privilégier l’amorti et la stabilité sur la légèreté. Un bon magasin spécialisé proposera une analyse de la foulée gratuite. L’habillement technique mérite également l’investissement. Les textiles modernes évacuent efficacement la transpiration et régulent la température corporelle, deux points critiques chez les coureurs âgés.
Étape 3 : débuter par la marche active
La transition doit s’effectuer progressivement. Commencer par des séances de marche rapide de 30 minutes trois fois par semaine. Cette phase de préparation renforce les tendons et prépare le système cardio-vasculaire. Après quatre semaines d’adaptation, introduire progressivement des phases de course lente de 30 secondes alternées avec deux minutes de marche. Cette méthode douce minimise les risques de blessure.
Étape 4 : respecter la règle des 10%
L’augmentation hebdomadaire du volume ne doit jamais dépasser 10% du kilométrage précédent. Cette progression pour coureur senior peut sembler frustrante mais garantit une adaptation physiologique optimale. Patience et régularité l’emportent sur l’enthousiasme débordant. Mieux vaut courir cinq ans sans blessure qu’arrêter définitivement après six mois par excès de zèle.
Étape 5 : intégrer une communauté de coureurs
Rejoindre un club ou un groupe de course locale facilite grandement la motivation. L’encadrement pour seniors débutants apporte conseils techniques et soutien moral indispensables aux premières sorties. Ces structures proposent souvent des créneaux spécifiques aux coureurs âgés, avec des allures adaptées et une philosophie moins axée sur la performance pure.
Cette discipline que tous les coureurs de 70 ans pratiquent
La musculation
Contrairement aux idées reçues, ces athlètes seniors consacrent une part importante de leur temps à la musculation. Le renforcement musculaire compense la fonte musculaire naturelle liée à l’âge et prévient les déséquilibres posturaux. Deux séances hebdomadaires suffisent, axées sur les exercices fonctionnels : squats, fentes, gainage. Cette approche globale améliore l’économie de course et réduit drastiquement les risques de chute.
La nutrition
L’alimentation des coureurs septuagénaires performants obéit à des règles strictes. L’apport protéique augmente pour compenser l’assimilation moins efficace liée à l’âge. Les glucides complexes fournissent l’énergie nécessaire aux sorties longues.
L’hydratation requiert une attention particulière. Le sentiment de soif diminue avec l’âge, imposant une consommation régulière même sans sensation de besoin. Cette vigilance évite les accidents de déshydratation lors des épreuves estivales.
Quentin, 26 ans, passionné de trail : suivez mes aventures au cœur des sentiers, entre défis sportifs et communion avec la nature.