Dimanche 20 juillet 2025 à l’aube, Grégory Camerlo s’élancera depuis Conca pour tenter l’impossible : boucler l’aller-retour complet du GR20 en moins de 6 jours. Un défi titanesque de 340 kilomètres et 22 000 mètres de dénivelé positif qui pourrait marquer l’histoire du trail français.
Sommaire
- 1 Le GR20 : quand l’enfer devient un terrain de jeu
- 2 Grégory Camerlo : le profil d’un candidat sérieux
- 3 Une tentative révolutionnaire par sa transparence
- 4 Courir pour une cause : l’Arménie au cœur du projet
- 5 Les défis techniques d’un aller-retour sur le GR20
- 6 Le départ : dimanche 20 juillet à l’aube
Le GR20 : quand l’enfer devient un terrain de jeu

Le sentier qui brise les rêves
Le GR20 jouit d’une réputation sulfureuse dans le monde de la randonnée européenne. Reconnu comme l’un des sentiers les plus exigeants du continent, il attire chaque été des milliers d’aventuriers venus tester leurs limites sur les 180 kilomètres qui séparent Calenzana de Conca.
Avec ses 11 000 mètres de dénivelé positif, ses passages rocheux vertigineux et ses refuges spartans, le GR20 classique représente déjà un défi de taille pour la plupart des randonneurs. Mais ce n’est apparemment pas suffisant pour Grégory Camerlo.
L’aller-retour : doubler la mise pour l’extrême
Faire demi-tour une fois arrivé au bout pour repartir dans l’autre sens ? L’idée paraît folle, et pourtant elle germe dans l’esprit de quelques illuminés depuis des décennies. Guy Genovesi, figure légendaire du trail corse, aurait accompli cet exploit dans les années 1990 en environ 6 jours et demi.
Plus récemment, en avril 2021, deux jeunes loups du Team Provence Endurance, Tim Jacquot et Pierre Bonef, se sont frottés à ce défi dantesque avec un objectif de moins de 10 jours.
Mais voilà le hic : aucune de ces tentatives n’a fait l’objet d’un chronométrage officiel ou d’un suivi GPS public. Difficile donc de valider précisément ces performances légendaires.
Grégory Camerlo : le profil d’un candidat sérieux

Un palmarès qui en impose
Grégory Camerlo n’arrive pas sur ce projet en touriste. Ce traileur aguerri vient de remporter, aux côtés de Bertrand Cavalier, le 224 kilomètres en duo de la Volvic Volcanic Experience. Une victoire d’autant plus remarquable qu’ils ont devancé des pointures comme Casquette Verte et Loïc Jalmin.
Cette performance récente témoigne de sa capacité à tenir la distance sur des formats ultra-longs, qualité indispensable pour espérer survivre à l’enfer du GR20 aller-retour.
Une connaissance intime du terrain
Autre atout majeur : Grégory connaît parfaitement le GR20 pour l’avoir déjà parcouru à deux reprises. Cette familiarité avec le terrain s’avère cruciale sur un sentier aussi technique et capricieux.
Connaître les passages délicats, anticiper les zones d’exposition, optimiser les temps de passage : autant d’éléments qui peuvent faire la différence entre l’exploit et l’abandon sur un projet aussi extrême.
Une tentative révolutionnaire par sa transparence

Un suivi GPS en temps réel
Contrairement aux tentatives précédentes, souvent réalisées dans la confidentialité, le projet de Grégory Camerlo mise sur la transparence totale. Un suivi GPS public via Sportips permettra à chacun de suivre sa progression en temps réel.
Cette approche moderne transforme l’exploit individuel en aventure collective. Les passionnés pourront vivre chaque étape, chaque difficulté, chaque moment de grâce depuis leur canapé.
Une logistique de haute volée
Pierre Kaftandjian, traileur expérimenté et organisateur du Grand Raid du Guillestrois-Queyras, supervise la logistique de cette tentative. Son expertise garantit un niveau de professionnalisme rarement atteint sur ce type de projet amateur.
L’équipe d’assistance complète, les pacers programmés et les points de ravitaillement optimisés donnent à Grégory toutes les chances de réussir son pari insensé.
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⚡ Voir les nouveautés i-RunCourir pour une cause : l’Arménie au cœur du projet
L’engagement humanitaire qui transcende le sport
Au-delà de l’exploit sportif, cette tentative porte une dimension humanitaire forte. Grégory Camerlo court pour soutenir la population arménienne, victime d’agressions militaires récurrentes et de tensions géopolitiques persistantes.
Une cagnotte solidaire a été mise en place, avec 100% des dons reversés à une association arménienne pour financer du matériel de secours et de la formation médicale. Cette noble cause donne un sens profond à chaque kilomètre parcouru.
« Chaque pas sur ces sentiers corses sera un message de solidarité vers l’Arménie. Le sport peut rassembler et aider ceux qui souffrent. »
Transformer l’effort en espoir
Cette approche transforme radicalement la perception de l’exploit. Il ne s’agit plus seulement de battre un record ou de repousser ses limites personnelles, mais de mobiliser sa souffrance volontaire au service d’une cause juste.
L’engagement de Grégory illustre parfaitement cette nouvelle génération de traileurs qui utilisent leur passion comme vecteur de changement social.
Les défis techniques d’un aller-retour sur le GR20
La gestion de la fatigue cumulative
Parcourir 340 kilomètres en 6 jours impose un rythme effréné : plus de 56 kilomètres par jour en moyenne, sur un terrain particulièrement exigeant. La fatigue musculaire s’accumule exponentiellement, rendant chaque kilomètre supplémentaire plus difficile que le précédent.
Les 22 000 mètres de dénivelé positif représentent l’équivalent de 2,5 ascensions de l’Everest depuis le niveau de la mer. Une sollicitation musculaire phénoménale qui teste les limites de la physiologie humaine.
Les pièges météorologiques corses
La Corse en juillet peut réserver des surprises climatiques redoutables. Orages violents, vents destructeurs, chaleur écrasante en journée et froid saisissant en altitude : la météo devient un adversaire imprévisible sur un projet de cette ampleur.
La stratégie de course devra s’adapter en permanence aux conditions, alternant entre progression forcée et attente prudente selon les caprices de dame nature.
Le départ : dimanche 20 juillet à l’aube

Un timing stratégique
Le choix du 20 juillet n’est pas anodin. Cette période offre généralement les conditions les plus stables en Corse, avec des jours longs et des températures clémentes. L’équipe a minutieusement étudié les données météorologiques historiques pour optimiser les chances de réussite.
Le départ depuis Conca au sud présente également des avantages tactiques. Commencer par la partie sud-nord permet d’aborder les sections les plus techniques en début de tentative, quand les jambes sont encore fraîches.
Le compte à rebours a commencé
Plus que quelques heures avant le grand saut. Grégory Camerlo peaufine ses derniers réglages, vérifie son matériel, visualise mentalement les passages cruciaux. L’excitation monte dans l’équipe d’assistance, consciente de participer à un moment potentiellement historique.
Quentin, 26 ans, passionné de trail : suivez mes aventures au cœur des sentiers, entre défis sportifs et communion avec la nature.


