Le dilemme surgit chaque année chez les traileurs ambitieux : UTMB ou CCC ? Ces deux épreuves mythiques de la semaine du Mont-Blanc attirent les coureurs du monde entier, mais répondent à des aspirations différentes. Choisir entre ces deux défis alpins demande une réflexion approfondie sur ses objectifs, son niveau et ses attentes.
Sommaire
Comparaison UTMB vs CCC
Critères | UTMB | CCC |
---|---|---|
Distance | 171 km | 101 km |
Dénivelé positif | 10 000 m | 6 050 m |
Parcours | Tour complet du Mont-Blanc | Courmayeur → Chamonix |
Durée moyenne | 25-35 heures | 12-18 heures |
Nuits dehors | 2 nuits | 1 nuit |
Barrière horaire | 46h30 | 26h30 |
Qualification | 3 courses + points ITRA | 2 courses + points ITRA |
Difficulté technique | ★★★★☆ | ★★★★☆ |
Difficulté mentale | ★★★★★ | ★★★☆☆ |
Prestige | ★★★★★ | ★★★★☆ |
Accessibilité débutants | ★★☆☆☆ | ★★★★☆ |
Récupération post-course | 2-4 mois | 3-6 semaines |
Points forts | Expérience mythique Défi ultime Prestige mondial |
Plus accessible Gestion maîtrisée Performance technique |
Points faibles | Très exigeant Risque abandon élevé Récupération longue |
Moins prestigieux Défi moins intense Dimension émotionnelle moindre |
Recommandé pour | Coureurs très expérimentés Chercheurs d’aventure extrême Objectif de carrière |
Premiers ultras alpins Coureurs performants Préparation à l’UTMB |
L’UTMB : le Graal absolu du trail mondial

L’Ultra-Trail du Mont-Blanc représente l’aboutissement ultime pour tout traileur qui se respecte. Avec ses 171 kilomètres et 10 000 mètres de dénivelé positif, cette course transcende le simple défi sportif pour devenir une véritable quête initiatique.
Une dimension mythique incomparable
L’UTMB possède cette aura particulière qui en fait « la plus grande course de trail au monde ». Kilian Jornet, François d’Haene, Xavier Thévenard y ont forgé leur légende. Jim Walmsley et les meilleurs coureurs américains viennent s’y confronter à l’élite mondiale. Cette dimension planétaire place l’UTMB au niveau d’un Tour de France cycliste dans l’univers du trail.
Le dernier kilomètre dans Chamonix offre une expérience émotionnelle unique. L’ambiance y est si intense que les finishers se sentent comme des champions olympiques. Cette effervescence populaire distingue fondamentalement l’UTMB de toutes les autres courses au monde.
Les défis spécifiques de l’UTMB
L’UTMB confronte les coureurs à des épreuves psychologiques autant que physiques. La deuxième nuit constitue l’écueil majeur : hallucinations, perte de lucidité, idées fixes transforment des coureurs aguerris en zombies trébuchants. C’est lors de ces phases critiques que l’abandon guette, non pas à cause du corps, mais de l’esprit qui refuse de continuer.
Les sections roulantes piègent même les meilleurs. La longue descente après le Grand Col Ferret a vu exploser Jim Walmsley en 2017, pourtant au coude à coude avec Kilian Jornet et François d’Haene. Les 15 kilomètres entre La Fouly et Champex-Lac deviennent un calvaire où il faut impérativement maintenir un rythme de course sous peine de voir la barrière horaire se rapprocher dangereusement.
La CCC : l’excellence alpine condensée

La Courmayeur-Champex-Chamonix s’impose comme une alternative crédible et passionnante. Ses 101 kilomètres et 6 050 mètres de dénivelé positif concentrent l’essence même du trail alpin sans les excès de l’UTMB. Voir le live CCC ici.
Un parcours technique et exigeant
La CCC reprend la seconde moitié de l’UTMB avec quelques spécificités propres. La première montée depuis Courmayeur vers la Tête de la Tronche constitue un test immédiat : 1000 mètres de dénivelé en 4,5 kilomètres, l’équivalent d’un Kilomètre Vertical qui trie immédiatement les prétendants.
L’enchaînement Bovine-Catogne-Tête au Vent forme le cœur technique de l’épreuve. Ces trois montées-descentes de 700 à 800 mètres de dénivelé forgent le caractère de la course. La mythique montée de Tête au Vent, avec ses blocs de pierre en forme d’escaliers, offre un spectacle grandiose face à la chaîne du Mont-Blanc.
L’avantage de la gestion
La CCC permet une gestion plus maîtrisée de l’effort. Une seule nuit dehors limite les risques de décrochage mental. Les coureurs conservent leur lucidité et peuvent apprécier pleinement les paysages alpins exceptionnels. Le passage au Grand Col Ferret à 2537 mètres offre des panoramas à couper le souffle sans l’épuisement extrême de l’UTMB.

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Accessibilité et qualification
La CCC présente des critères de qualification plus accessibles. Deux courses qualifiantes suffisent généralement, contre trois pour l’UTMB. Cette différence ouvre la porte à davantage de coureurs ambitieux mais moins expérimentés.
L’UTMB exige une préparation plus longue et spécifique. L’expérience de la double nuit ne peut s’acquérir que sur des ultras de format similaire. Cette exigence en fait un objectif à plus long terme.
Dimension émotionnelle
L’arrivée à Chamonix reste incomparable quelle que soit l’épreuve. Cependant, l’UTMB génère une émotion plus intense due à l’ampleur du défi relevé. Franchir la ligne après 30 heures d’effort procure une satisfaction inégalable.
La CCC offre une satisfaction différente, celle de la performance pure sur un parcours exigeant mais maîtrisable. Les temps de passage permettent davantage de se projeter et d’optimiser sa course.
Préparation et récupération
La préparation pour la CCC peut s’intégrer plus facilement dans une saison de courses variées. La récupération post-course permet d’envisager d’autres objectifs dans l’année.
L’UTMB mobilise une saison entière. La récupération physique et mentale nécessite plusieurs mois, hypothéquant d’autres projets sportifs.
Quelle course choisir selon son profil ?

Pour le coureur débutant en ultra
La CCC constitue un choix plus judicieux. Elle permet d’appréhender la spécificité alpine sans s’exposer aux risques de la double nuit. L’expérience acquise sur cette distance servira ensuite pour l’UTMB.
Pour le coureur expérimenté
L’UTMB s’impose naturellement comme l’objectif ultime. Sa dimension mythique et ses défis uniques en font un passage obligé pour tout traileur confirmé. C’est l’épreuve qui marque une carrière.
Pour le perfectionniste technique
La CCC permet de se concentrer sur la performance pure. Les sections techniques y sont nombreuses et variées, offrant un terrain de jeu idéal pour les coureurs privilégiant la maîtrise technique à l’endurance extrême.
Pour le chercheur d’aventure
L’UTMB reste incontournable. Ses phases de doute, ses moments d’euphorie, ses épreuves psychologiques en font une aventure humaine exceptionnelle. On en ressort transformé.
Quentin, 26 ans, passionné de trail : suivez mes aventures au cœur des sentiers, entre défis sportifs et communion avec la nature.