Dans la nuit du 29 au 30 novembre 2025, Thomas Cardin a signé un retour remarqué à la compétition en s’imposant sur la SaintExpress en 2h56’01. Cette victoire revêt une dimension particulière pour le triple vainqueur de la SaintéLyon (2021, 2023, 2024), qui retrouvait les parcours nocturnes après une coupure forcée de deux mois suite à une aponévrosite douloureuse.
Sommaire
Un retour stratégique après une blessure contraignante
Thomas Cardin ne partait pas avec les certitudes habituelles d’un champion en pleine possession de ses moyens. Après une saison 2024 brillante marquée par des victoires au Ventoux, au Frison Roche et au Tour des 5 refuges, le Français avait dû brutalement interrompre son calendrier à l’automne. L’aponévrosite qui l’a touché l’a contraint à renoncer aux Templiers et à abandonner lors des Championnats du monde de trail.
Deux mois d’arrêt complet, suivis de seulement douze jours de reprise effective avant la SaintExpress : le contexte n’était pas idéal pour viser une performance de haut niveau. Pourtant, Cardin a fait le choix intelligent de revenir sur un format plus court que la SaintéLyon classique, préférant tester son corps sur les 45,9 kilomètres et 883 mètres de dénivelé positif de la SaintExpress plutôt que de risquer une rechute sur l’ultra de 80 kilomètres.
Une approche lucide et stratégique
Ce qui frappe dans cette victoire, c’est l’intelligence tactique qui l’a guidée. Cardin n’est pas venu en conquérant chercher la gloire immédiate, mais en stratège lucide voulant valider que son corps pouvait encaisser à nouveau l’intensité d’une course nocturne exigeante. Cette SaintExpress représentait avant tout un test grandeur nature, une étape de reconstruction nécessaire avant d’envisager des objectifs plus ambitieux en 2026.
L’athlète n’a pas cherché à briller par un chrono historique ou une démonstration écrasante. Il est venu bâtir les fondations de son retour, prouver à lui-même et à son entourage que la machine fonctionnait à nouveau correctement après la parenthèse blessure.
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Une course menée avec régularité du départ à l’arrivée
Dès le départ donné à Sainte-Catherine, Thomas Cardin a immédiatement pris les commandes de la course. Cette prise de tête précoce témoigne d’une confiance retrouvée et d’une volonté claire de contrôler son effort plutôt que de subir le rythme imposé par d’autres coureurs.
Des passages contrôlés aux points clés
À Saint-Genou, au kilomètre 11,4, Cardin passait déjà seul en tête, confirmant sa domination naissante. Cette avance se confirmait à Soucieu-en-Jarrest au kilomètre 25,1, où il maintenait son rythme régulier sans chercher à forcer excessivement.
Une légère alerte s’est produite à Chaponost, au kilomètre 31,8, lorsqu’il s’est fait brièvement doubler. Ce moment aurait pu représenter un tournant psychologique délicat pour un athlète en reprise, encore fragile mentalement après des semaines d’incertitude. Mais Cardin a montré sa solidité en reprenant immédiatement la tête avant le Pré-Finish, pour ne plus jamais la lâcher jusqu’à l’arrivée.
Une allure moyenne maîtrisée
Le chrono final de 2h56’01 correspond à une allure moyenne oscillant entre 15,3 et 16,2 km/h selon les secteurs du parcours. Ces variations s’expliquent par la nature technique et nerveuse du tracé nocturne, avec ses chemins boueux, ses montées sèches et ses passages piégeux nécessitant une adaptation constante.
Ce rythme peut sembler modeste pour un athlète du calibre de Cardin habitué à des performances plus éclatantes. Mais dans le contexte d’une reprise après blessure, avec une préparation réduite à douze jours, cette régularité témoigne au contraire d’une gestion exemplaire et d’une capacité à doser parfaitement son effort sur près de trois heures d’engagement.
Une victoire de reconstruction plus que de démonstration
Il serait passé à côté de l’essentiel de juger cette performance uniquement sur le chrono brut. Ce que Thomas Cardin a validé lors de cette SaintExpress 2025 dépasse largement le simple fait de franchir la ligne en première position.
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⚡ Voir les nouveautés i-RunL’enjeu principal était de prouver que son corps pouvait tenir plus de trois heures à bonne intensité sans céder, sans faiblir, sans déclencher la moindre alerte physique susceptible de raviver les craintes liées à la blessure récente. Sur ce plan, le test s’est révélé pleinement concluant.
L’intelligence d’un champion expérimenté
Cardin a démontré cette capacité rare chez les athlètes de haut niveau à savoir s’écouter, gérer son effort et doser son engagement en fonction des circonstances. Il a transformé une épreuve potentiellement piégeuse en levier de confiance pour la suite de sa carrière.
La course ne comportait pas d’à-coups, pas d’accélérations inconsidérées, pas de relâchements suspects. Tout s’est déroulé de manière cohérente, équilibrée et stable, exactement ce qu’on attend d’un athlète qui reconstruit sa condition après une période difficile.
Cette approche méthodique contraste avec celle de certains coureurs qui, pressés de retrouver leur niveau antérieur, forcent excessivement lors de leur retour et se blessent à nouveau. Cardin a montré la maturité et l’intelligence tactique d’un champion qui pense sur le long terme plutôt que de chercher la satisfaction immédiate d’un chrono flatteur.
Perspectives 2026 : un retour en grâce annoncé ?
Revenir ainsi, en moins de deux semaines d’entraînement effectif après deux mois d’arrêt complet, constitue déjà une forme de déclaration d’intention. Peu d’athlètes oseraient se relancer sur une course nocturne aussi exigeante avec aussi peu de certitudes quant à leur état de forme. Encore moins réussiraient à la gagner.
Une base physique d’excellence préservée
Cette performance suppose une base physique d’excellence qui n’a pas été entièrement altérée par la période d’inactivité. Elle révèle aussi une force mentale rare, celle qui permet de dominer ses appréhensions et de faire confiance à son corps même quand les signaux ne sont pas tous au vert.
Cette SaintExpress ne marque pas une renaissance spectaculaire à la manière d’un phénix renaissant de ses cendres. Elle marque plutôt un basculement progressif, le moment où l’athlète quitte la prudence dictée par la convalescence pour entrer dans l’action concrète de la reconstruction.
Cardin n’a pas cherché à briller ni à faire taire d’éventuels doutes extérieurs. Il a cherché à bâtir méthodiquement les fondations de son retour, pierre après pierre, kilomètre après kilomètre, en accumulant les sensations positives et les confirmations physiologiques.
La SaintéLyon 2026 en ligne de mire ?
Le circuit du trail français est désormais prévenu : Thomas Cardin est de retour. La SaintéLyon 2025 n’était évidemment pas son terrain cette année, le format de 80 kilomètres représentant un risque trop important compte tenu de son état de préparation. Mais 2026 pourrait bien être celui de son retour en grâce sur la course mythique qu’il a déjà remportée à trois reprises.
Avec plusieurs mois de préparation devant lui, l’objectif d’un quatrième sacre sur la SaintéLyon devient totalement crédible. Sa victoire sur la SaintExpress lui fournit la confiance nécessaire pour aborder sereinement la planification de sa saison prochaine.
Au-delà de la SaintéLyon, Cardin pourrait également viser d’autres épreuves majeures du calendrier français et international du trail. Son palmarès 2024, avec des succès sur des formats variés, démontre sa polyvalence et sa capacité à performer sur différents types de parcours.
Quentin, 26 ans, passionné de trail : suivez mes aventures au cœur des sentiers, entre défis sportifs et communion avec la nature.
