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Quels sont les meilleurs temps et records sur Marathon ?

Le marathon fascine par sa difficulté autant que par les exploits qu’il inspire. Ces dernières années, on assiste à une véritable révolution des performances sur les 42,195 kilomètres. Des hommes et des femmes repoussent sans cesse les limites du possible, fracassant des barrières qui semblaient infranchissables il y a encore quelques années. Plongée dans l’univers des records les plus spectaculaires de la distance reine.

Les meilleurs temps de tous les temps sur marathon
Rang Athlète Temps Lieu Date
HOMMES
1 Kelvin Kiptum (KEN) 2h00’35 Chicago 08/10/2023
2 Eliud Kipchoge (KEN) 2h01’09 Berlin 25/09/2022
3 Kelvin Kiptum (KEN) 2h01’25 Londres 23/04/2023
4 Eliud Kipchoge (KEN) 2h01’39 Berlin 16/09/2018
5 Kelvin Kiptum (KEN) 2h01’53 Valencia 04/12/2022
Eliud Kipchoge (KEN)* 1h59’40* Vienne 12/10/2019
FEMMES
1 Ruth Chepngetich (KEN)** 2h09’57 Chicago 13/10/2024
2 Tigst Assefa (ETH) 2h11’53 Berlin 24/09/2023
3 Brigid Kosgei (KEN) 2h14’04 Chicago 13/10/2019
4 Sifan Hassan (NED) 2h13’44 Chicago 08/10/2023
5 Ruth Chepngetich (KEN)** 2h14’18 Chicago 09/10/2022
RECORDS OLYMPIQUES
🥇 Tamirat Tola (ETH) – Homme 2h06’26 Paris 10/08/2024
🥇 Sifan Hassan (NED) – Femme 2h22’55 Paris 11/08/2024
* Temps non homologué (conditions spéciales)
** Athlète actuellement suspendue provisoirement (mars 2025)

Le record du monde masculin : quand l’impossible devient réalité

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Kelvin Kiptum

2 heures et 35 secondes. Ce chrono hallucinant signé à Chicago en octobre 2023 représente aujourd’hui le record du monde officiel du marathon. Kelvin Kiptum n’a disputé que trois marathons dans sa courte carrière, mais chacun d’entre eux a marqué l’histoire de l’athlétisme mondial.

Le jeune Kényan débarque sur la scène internationale en décembre 2022 à Valence. Pour ses débuts sur la distance, il vise un temps entre 2h04 et 2h05. Résultat ? Un chrono stratosphérique de 2h01’53, réalisé avec une deuxième partie de course absolument démentielle en seulement 1h00’15. Une étoile venait de naître sous nos yeux ébahis.

Quatre mois s’écoulent avant que Kiptum ne frappe à nouveau. Direction Londres, où il reproduit exactement le même schéma : départ mesuré, puis accélération fulgurante sur la seconde moitié. Son second semi-marathon bouclé en 59’45 lui permet d’arracher le deuxième meilleur temps de l’histoire, à seize petites secondes du maître Kipchoge.

À Chicago, Kiptum décide de partir encore plus vite. Premier semi en 1h00’48, puis finish en boulet de canon (59’47). Le record du monde tombe de 34 secondes d’un coup. Du jamais vu dans l’ère moderne.

Son entraîneur révèle alors des détails stupéfiants sur sa préparation : trois semaines consécutives à plus de 300 kilomètres, avec un volume hebdomadaire moyen oscillant entre 250 et 280 bornes. Des chiffres qui donnent le tournis.

Le 11 février 2024, un accident de voiture tragique à Kaptagat met fin brutalement à la vie du champion et de son coach. Kiptum avait prévu de battre son propre record à Rotterdam deux mois plus tard. On ne saura jamais jusqu’où il aurait pu aller.

Lire aussi :  Vitesse moyenne d’une femme sur marathon : De combien est-elle ?

Eliud Kipchoge et la barrière mythique des deux heures

Avant Kiptum, un nom dominait le marathon mondial : Eliud Kipchoge. Le maître kenyan a accompli ce que beaucoup jugeaient impossible – courir un marathon en moins de deux heures.

L’aventure commence en 2017 avec le projet Breaking2 de Nike. Sur le circuit de Formule 1 de Monza, Kipchoge manque de peu l’objectif avec 2h00’25. Conditions parfaites, lièvres au top, mais le chrono ne tombe pas.

Deux ans passent. Kipchoge devient entre-temps recordman du monde officiel à Berlin (2h01’39). En octobre 2019, une seconde tentative est organisée à Vienne dans le cadre de l’Ineos 1:59 Challenge. Cette fois, tout est millimétré : parcours plat, météo idéale, 41 lièvres formant un V aérodynamique, voiture pour réguler l’allure.

1h59’40. La barrière explose. Plus de 21 km/h de vitesse moyenne maintenue sur 42 kilomètres. Certes, le chrono ne peut être homologué à cause des conditions ultra-favorables, mais l’exploit reste gravé dans les mémoires pour l’éternité. Voir le dernier marathon de Kipchoge ici !

Le record du monde féminin

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Ruth Chepngetich, première femme sous 2h10

L’automne 2024 marque un tournant historique. Le 13 octobre à Chicago, la Kényane Ruth Chepngetich pulvérise tous les repères en signant 2h09’57. Une barre symbolique franchie avec panache.

Chepngetich n’en est pas à son coup d’essai. Championne du monde en 2019, elle avait déjà gagné à Chicago l’année précédente en 2h14’18, manquant le record mondial de seulement quatorze secondes. Cette fois, elle prend tous les risques dès le départ.

Les cinq premiers kilomètres tombent en 15 minutes pile. À mi-parcours, elle compte plus de deux minutes d’avance sur les bases du record du monde avec un passage en 1h04’16. La stratégie aurait pu se retourner contre elle, mais la Kényane maintient son rythme infernal jusqu’à la ligne.

Moins de 3’05 au kilomètre sur 42 bornes. Une moyenne de 19,48 km/h qui laisse sans voix. Pour situer l’exploit, ce tempo correspond à celui de très bons coureurs amateurs… sur un 10 kilomètres.

Note importante : Ruth Chepngetich a été provisoirement suspendue en mars 2025 pour la présence d’hydrochlorothiazide dans un échantillon. L’affaire est en cours d’instruction.

Tigst Assefa et le choc berlinois

Un an plus tôt, en septembre 2023, c’est une autre Éthiopienne qui stupéfiait le monde du running. Tigst Assefa explosait le record du monde à Berlin en 2h11’53, arrachant 2 minutes et 11 secondes à l’ancien chrono de Brigid Kosgei.

Jamais depuis quarante ans un record, masculin ou féminin, n’avait pris une telle claque. L’amélioration était d’autant plus spectaculaire qu’Assefa sortait de nulle part. Ancienne spécialiste du 800 mètres, elle avait entamé sa reconversion sur les longues distances seulement quelques années auparavant.

Son marathon berlinois restera comme un modèle de gestion parfaite. Passage au 16ème kilomètre pour prendre le commandement, premier semi en 1h06’20, puis accélération sur la fin (1h05’33). Berlin confirme une fois de plus son statut de temple des records.

Les records olympiques

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Sifan Hassan et son marathon de légende à Paris 2024

Les Jeux Olympiques ne sont généralement pas propices aux records. Courses tactiques, parcours difficiles, chaleur estivale… Tout concourt à rendre les chronos secondaires. Pourtant, Paris 2024 a offert un spectacle absolument dingue.

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Sifan Hassan débarque dans la capitale française avec un défi insensé en tête : tripler 5000m, 10000m et marathon. Du 2 au 11 août, la Néerlandaise dispute deux 5000 (série et finale) puis un 10000, récoltant deux médailles de bronze. Le 11 août, elle se présente au départ du marathon après une semaine épuisante.

Au terme d’une course folle, Hassan arrache l’or au sprint face à Tigst Assefa et pulvérise au passage le record olympique en 2h22’55. Triple médaillée olympique en neuf jours dont une en or sur marathon, personne n’avait jamais réalisé pareil exploit.

Tamirat Tola surprend tout le monde

Côté masculin, le marathon parisien promettait une belle bagarre. Parcours ultra-difficile avec 438 mètres de dénivelé positif, chaleur caniculaire d’août, favoris nombreux… L’Éthiopien Tamirat Tola n’était pas forcément attendu au sommet.

Et pourtant. Tola s’impose en solitaire et signe 2h06’26, nouveau record olympique pour seulement six petites secondes. À moins de trois minutes de son record personnel sur un parcours aussi exigeant, la performance force le respect.

Pourquoi les chronos explosent : révolution technologique et professionnalisation

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La révolution des chaussures à plaque carbone

Impossible de parler des records récents sans évoquer l’impact des chaussures modernes. Le projet Breaking2 en 2017 a marqué l’apparition de la Nike Vaporfly 4%, première basket intégrant une plaque carbone dans sa semelle intermédiaire.

Le principe ? Restituer l’énergie à chaque foulée grâce à un système de ressort. Les tests ont montré une amélioration de l’économie de course pouvant atteindre 4% dans certaines conditions. Sur un marathon, cela représente plusieurs minutes gagnées.

Depuis, tous les équipementiers ont développé leurs propres modèles carbonés. Résultat : chaque élite mondial court désormais avec ce type de chaussures. Les records hommes et femmes sont tombés à répétition depuis 2017.

Berlin, capitale mondiale des records

Treize records du monde battus dans la capitale allemande. Ce chiffre parle de lui-même. Berlin offre des conditions quasi-parfaites pour viser le chrono :

  • Parcours totalement plat
  • Organisation millimétrée
  • Météo souvent clémente en septembre
  • Lièvres de très haut niveau
  • Public exceptionnel

Chicago et Valence se sont positionnés comme des alternatives crédibles ces dernières années, mais Berlin reste la référence absolue pour chasser les records.

L’argent, moteur des performances

La professionnalisation du marathon a changé la donne. Gagner Boston, Chicago, New York ou Tokyo rapporte au minimum 100 000 dollars. Certaines courses offrent des bonus records pharamineux.

Valence avait mis sur la table un million d’euros en cas de record du monde lors de sa dernière édition. Cette carotte financière pousse les athlètes à prendre tous les risques, à viser systématiquement le chrono plutôt que la gestion tactique.

L’entraînement des champions : des volumes stratosphériques

Les méthodes modernes ont franchi un cap. Kiptum courait régulièrement plus de 250 kilomètres par semaine, avec des pics à 300. Ces chiffres donnent le vertige pour nous autres coureurs amateurs qui peinons déjà à atteindre 80 ou 100 bornes hebdomadaires.

L’altitude joue également un rôle crucial. La plupart des champions kényans et éthiopiens vivent et s’entraînent entre 2000 et 3000 mètres d’altitude. Cette adaptation permet d’améliorer sensiblement le VO2max et l’endurance une fois redescendu au niveau de la mer.

Les sciences du sport ont aussi progressé. Suivi biomécanique, nutrition ultra-précise, récupération optimisée, analyses sanguines régulières… Rien n’est laissé au hasard dans la quête du chrono parfait.

Et pour découvrir les plus beaux marathons d’Europe, c’est ici.

Mettre les records en perspective

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Pour un coureur amateur passionné, ces temps peuvent sembler venir d’une autre planète. Et c’est le cas ! Voici quelques repères pour situer l’écart entre élites et pratiquants :

  • Sub-3h : objectif de l’élite amateur, accessible aux meilleurs clubs
  • Sub-3h30 : excellent niveau pour un pratiquant régulier
  • Sub-4h : très bon chrono pour un coureur assidu
  • Sub-4h30 : objectif accessible avec entraînement sérieux

L’écart entre Ruth Chepngetich (2h09’57) et un bon coureur amateur masculin en 3h15 représente plus d’une heure. Sur 42 kilomètres, cela signifie qu’elle termine quand notre amateur n’a même pas atteint le 35ème kilomètre. Vertigineux.

Les facteurs génétiques jouent évidemment un rôle majeur. Mais au-delà, c’est toute une vie dédiée à l’entraînement, avec des sacrifices immenses, qui permet d’atteindre ces sommets.

Les records actuels semblent repousser sans cesse les limites du possible. Kiptum parlait ouvertement de viser 1h58 avant son accident tragique. Côté féminin, certains observateurs estiment qu’un chrono sous 2h08 n’est qu’une question de temps.

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