Chaque gramme compte, chaque fonction doit prouver son utilité. Kilian Jornet, figure emblématique de la discipline, vient bouleverser les codes établis avec un choix d’équipement qui intrigue passionnés et experts. Voici la montre qu’il utilise.
Sommaire
- 1 La Coros Apex Pro : le choix surprenant de Kilian
- 2 Les raisons de ce choix
- 3 Les fonctions qu’il utilise vraiment en course
- 4 Son utilisation pendant la Hardrock
- 5 Son approche de l’entraînement avec sa montre
- 6 Comment Kilian utilise sa montre au quotidien
- 7 Mon avis après 6 mois avec l’Apex Pro de Kilian
La Coros Apex Pro : le choix surprenant de Kilian

En 2022, l’annonce a fait l’effet d’une bombe dans le monde du trail. Kilian Jornet, figure emblématique de la discipline, tourne le dos à Suunto pour rejoindre Coros, une marque moins connue mais terriblement ambitieuse. Son choix s’est porté sur l’Apex Pro, un modèle qui intrigue. Avec son boîtier de 47mm et ses 59 grammes, cette montre fait presque pâle figure face aux mastodontes du marché. Pourtant, ce choix révèle toute la finesse de l’approche de Kilian.
Une autonomie qui fait débat
40 heures d’autonomie en mode GPS, voilà qui fait sourire certains ultra-traileurs. Mais pour Kilian, c’est amplement suffisant. Le champion catalan n’a pas besoin de plus – il avale l’UTMB en 21 heures, là où d’autres mettent deux fois plus de temps.
Les raisons de ce choix
Le gabarit de Kilian explique beaucoup de choses. Avec sa silhouette fine de 1m71 pour à peine 59kg, une montre imposante n’aurait pas de sens. Il privilégie la légèreté et le confort plutôt que l’accumulation de fonctions dont il n’a pas l’utilité.
La taille parfaite pour ses poignets
Sur ses poignets fins, l’Apex Pro trouve naturellement sa place. Le confort prime sur tout le reste – même les fonctionnalités les plus avancées ne valent rien si la montre devient une gêne en course.
Les fonctions qu’il utilise vraiment en course

En compétition, Kilian ne s’encombre pas du superflu. La cartographie, arrivée fin 2021 sur l’Apex Pro via une mise à jour, lui sert principalement à vérifier son tracé après ses sorties d’entrainement. En course, il se fie davantage à son instinct et sa connaissance du terrain.
L’allure ajustée à la pente, son outil favori
La fonction GAP (Grade Adjusted Pace) reste son indicateur préféré sur les terrains vallonnés. Cette donnée lui permet d’évaluer son effort réel indépendamment du dénivelé. Une information précieuse pour maintenir un rythme constant sans se griller.
Son utilisation pendant la Hardrock
La Hardrock 100, course mythique du Colorado, illustre parfaitement sa façon d’utiliser sa montre. À plus de 3300 mètres d’altitude moyenne, les données d’oxygénation sanguine prennent tout leur sens. Kilian surveille ces chiffres pour adapter son effort à l’altitude.
La nutrition sous contrôle
Les alertes de nutrition rythment sa course. Programmées à intervalles réguliers, elles lui rappellent de s’alimenter – un point crucial sur une course de 100 miles où le moindre oubli peut coûter cher.
Son approche de l’entraînement avec sa montre

En entraînement, Kilian garde une approche minimaliste. 76% de ses séances se déroulent en zone 1 ou 2, privilégiant l’endurance de base. Il note scrupuleusement ses sensations dans son carnet d’entraînement, associant données objectives et ressenti personnel.
Le suivi de la fatigue au quotidien
La variabilité cardiaque guide ses décisions d’entraînement. Une VFC en baisse signale le besoin de repos. Cette approche scientifique lui permet d’optimiser sa récupération sans tomber dans le surentraînement.
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Le rapport de Kilian à sa montre diffère selon les jours. En entrainement libre, il l’allume simplement pour enregistrer ses données, sans vraiment regarder l’écran. La montre devient alors un simple outil de collecte. Sur les séances spécifiques, son approche change.
Un seul paramètre retient son attention – celui qu’il travaille ce jour-là. Pour une séance axée cadence, il fixe uniquement ce chiffre, ignorant les autres données comme le rythme cardiaque ou l’allure. Les sorties en montagne révèlent un autre usage. Sans itinéraire préchargé, il laisse la cartographie de côté.
Cette liberté lui permet de suivre son instinct et de modifier son parcours selon l’envie du moment. L’exploration prime sur la planification. Pendant les courses, les alertes de nutrition prennent le relais. Programmées toutes les 30 minutes, elles structurent son alimentation. Un bip discret lui rappelle de maintenir ses apports énergétiques, crucial sur les longues distances. L’altitude modifie aussi son utilisation. Sur la Hardrock, il scrutait régulièrement son taux d’oxygénation sanguine. Ces données l’aidaient à gérer son effort en haute montagne, notamment au-dessus de 4000 mètres. Les jours de récupération montrent encore une autre facette. Il analyse alors sa variabilité cardiaque dès le réveil.
Cette mesure influence directement son programme du jour – repos total si les chiffres sont mauvais, entrainement léger si la récupération semble bonne. La fin de journée apporte son lot d’analyses. Il transfère ses données vers son carnet d’entrainement numérique, ajoutant ses sensations personnelles. Ce mélange de données objectives et subjectives forge sa compréhension de son corps. En période de course, il surveille particulièrement l’acclimatation. Les mesures d’oxygénation nocturnes lui indiquent si son corps s’adapte correctement à l’altitude.
Cette information guide ses derniers jours de préparation. Lors des séances d’intensité, il se concentre sur l’allure ajustée à la pente. Cette donnée lui permet de maintenir un effort constant malgré les variations de terrain.
Un outil précieux pour calibrer ses séances de seuil. La nuit, sa montre continue de travailler. Elle enregistre la qualité de son sommeil, donnée cruciale pour ajuster la charge d’entrainement du lendemain. Cette surveillance constante mais discrète caractérise parfaitement son approche de la technologie. Un sponsor lui permettant de vivre également !
Mon avis après 6 mois avec l’Apex Pro de Kilian
Une montre taillée pour la performance pure
Après avoir testé la montre fétiche de Kilian pendant plusieurs mois en montagne, une évidence saute aux yeux : sa légèreté change tout. Les 59 grammes se font totalement oublier, même après 15 heures de course. Sur ce point, Kilian a visé juste – rien ne vaut une montre qu’on ne sent pas au poignet. L’écran, bien que plus petit que certains concurrents, offre une lisibilité remarquable en plein soleil.
Les deux boutons et la molette suffisent amplement à naviguer dans les menus, même avec les mains moites ou des gants. Cette simplicité d’utilisation se révèle précieuse en conditions difficiles.
Les limites assumées de la cartographie
La cartographie reste le point faible de cette Apex Pro. Les cartes manquent parfois de détails comparées à celles de Garmin. Mais finalement, comme Kilian, j’ai appris à m’en passer. La fonction « retour au point de départ » suffit dans 90% des cas. Les tracés en fil de fer permettent de suivre un itinéraire sans se perdre dans les détails superflus. L’autonomie annoncée de 40 heures tient ses promesses, à condition de désactiver certaines fonctions énergivores. En usage réel, avec la cartographie et le cardio, comptez plutôt 30-35 heures – largement suffisant pour la plupart des ultra-trails.
Une montre qui privilégie l’essentiel
Ce qui frappe après plusieurs mois d’utilisation, c’est la cohérence du produit. Coros a fait des choix. Au lieu de multiplier les fonctions gadgets, la marque s’est concentrée sur l’essentiel : fiabilité du GPS, précision du cardio, autonomie suffisante et confort optimal. Les données d’entrainement s’avèrent particulièrement pertinentes. La mesure de la puissance en course aide vraiment à gérer l’effort en montagne.
L’allure ajustée à la pente (GAP) donne un excellent indicateur de l’intensité réelle, indépendamment du terrain. Les mises à jour régulières prouvent l’engagement de Coros. Chaque nouveau firmware apporte son lot d’améliorations, sans jamais déstabiliser le système. Une approche qui tranche avec certains concurrents qui privilégient l’ajout de fonctionnalités au détriment de la stabilité.
Quentin, 26 ans, passionné de trail : suivez mes aventures au cœur des sentiers, entre défis sportifs et communion avec la nature.



