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Quand partir faire le GR20 : Le sentier le plus difficile d’Europe 

Cette traversée mythique qui fait frémir d’excitation tout amateur de randonnée digne de ce nom ! Sillonnant la Corse du nord au sud sur près de 180 kilomètres, ce sentier reste le Saint Graal des trekkeurs européens. Avant de me lancer dans cette aventure extraordinaire, j’ai passé des heures à éplucher les forums, à interroger les connaisseurs et à scruter les bulletins météo. Une chose est certaine : choisir la bonne période pour s’attaquer au GR20 s’avère aussi crucial que d’avoir le bon équipement. Croyez-en mon expérience, partir au mauvais moment peut transformer votre rêve de haute montagne en cauchemar alpin !

Le GR20 et son climat :

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La Corse, cette perle méditerranéenne, bénéficie d’un ensoleillement exceptionnel avec plus de 2700 heures de soleil par an, la plaçant parmi les régions françaises les plus généreusement baignées de lumière. Cette caractéristique, couplée à seulement 90 jours de précipitations annuelles en moyenne, en fait naturellement un terrain de jeu privilégié pour les amoureux de plein air. L’île possède toutefois deux visages climatiques bien distincts. Le littoral, caressé par les brises marines, jouit d’une douceur remarquable toute l’année. Ces courants d’air jouent un rôle déterminant : ils adoucissent les ardeurs estivales et atténuent considérablement les rigueurs hivernales. Une aubaine pour les randonneurs côtiers !

Mais ne vous y trompez pas ! Le GR20 traverse principalement les terres intérieures montagneuses, où les conditions météorologiques suivent une toute autre logique. L’épine dorsale de l’île, avec ses sommets dépassant régulièrement les 2000 mètres d’altitude, crée un microclimat alpin capricieux qui dicte ses propres règles. Cette particularité explique pourquoi un randonneur peut transpirer à grosses gouttes en plaine tandis qu’un autre grelotte sous la neige quelques kilomètres plus haut.

Les microclimats du GR20 : un phénomène unique

L’originalité climatique du GR20 réside dans cette succession de microclimats. En une seule journée de marche, les variations de température peuvent atteindre des amplitudes vertigineuses. Un écart de 20°C entre le matin et l’après-midi n’est pas rare sur certaines étapes exposées. Les cols et crêtes se transforment régulièrement en corridors de vent, tandis que certaines vallées encaissées peuvent devenir de véritables fournaises en été.

Cette mosaïque météorologique s’explique par la topographie tourmentée du massif corse. Les barrières montagneuses créent des effets de foehn, ces vents chauds et secs qui dévalent les versants après avoir déchargé leur humidité. Parallèlement, les vallées orientées est-ouest canalisent les courants marins, apportant tantôt fraîcheur bienvenue, tantôt humidité excessive selon la saison.

Météo à prévoir sur le GR20 selon les saisons

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L’hiver corse dévoile un contraste saisissant entre côtes et montagnes. Si le thermomètre affiche des valeurs clémentes d’environ 14°C sur le littoral, les hauteurs traversées par le GR20 basculent résolument dans un environnement alpin rigoureux où le mercure oscille entre 0°C et plusieurs degrés négatifs. Dès octobre, les sommets se parent d’un manteau blanc qui transforme radicalement le sentier. Cette métamorphose neigeuse rend le parcours classique totalement impraticable pour le randonneur lambda, le réservant aux alpinistes chevronnés qui le rebaptisent alors « Alta Strada ». Même les gardiens de refuge désertent les lieux, laissant la montagne corse dans une solitude hivernale impressionnante.

La période estivale apporte son lot de défis opposés. La sécheresse s’installe, parfois de façon dramatique comme en 2019 où plusieurs incendies ont ravagé des secteurs entiers du tracé. Plus l’altitude augmente, plus l’exposition aux rayons ultraviolets s’intensifie, avec des températures pouvant grimper jusqu’à 37°C. Cette chaleur torride représente un véritable danger pour les organismes soumis à l’effort prolongé. Les réserves d’eau deviennent alors une préoccupation constante, certaines sources s’asséchant complètement en plein cœur de l’été.

Le printemps sur le GR20

Le printemps marque l’éveil progressif de la nature corse. Les premières floraisons colorent les pentes tandis que le thermomètre grimpe doucement jusqu’à 21°C dans les zones les plus clémentes. Cette saison de transition apporte toutefois son lot de complexités. La fonte des neiges crée des conditions particulièrement traîtresses avec des névés persistants qui masquent parfois le sentier. Ces plaques de neige durcie peuvent transformer un passage anodin en défi technique nécessitant crampons et piolet. Les torrents gonflés par la fonte nivale ajoutent une dimension supplémentaire à l’aventure. Certaines traversées à gué, simples en été, deviennent de véritables obstacles en cette saison. Le printemps corse alterne également entre éclaircies radieuses et averses soudaines, parfois accompagnées d’orages précoces qui peuvent piéger les randonneurs sur les crêtes exposées.

L’automne

L’automne corse offre des panoramas d’une beauté saisissante, mais représente aussi la saison des extrêmes imprévisibles. D’une semaine à l’autre, le climat peut basculer d’un été indien prolongé à des pluies diluviennes dignes de moussons tropicales. Cette instabilité complique considérablement la planification d’une traversée du GR20, particulièrement pour ceux ayant réservé leurs hébergements longtemps à l’avance.

Les gardiens de refuge, conscients de ces aléas, font généralement preuve de flexibilité pour adapter les réservations. Néanmoins, certains épisodes pluvieux peuvent s’éterniser, transformant les sentiers en ruisseaux boueux et rendant certains passages rocheux extrêmement dangereux. Les premiers frimas arrivent également plus tôt qu’on ne l’imagine en altitude, avec parfois des chutes de neige précoces dès fin septembre sur les points culminants du parcours.

Quel est la période idéale pour s’aventurer sur le GR20 ?

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Après avoir analysé minutieusement les données climatiques et recueilli les témoignages de centaines de randonneurs, un consensus se dégage : la fenêtre optimale pour entreprendre le GR20 s’étend de début juin à mi-septembre. Cette période offre le meilleur compromis entre conditions météorologiques favorables, ouverture des refuges et accessibilité des passages techniques. Une idée reçue tenace voudrait que juillet et août soient à éviter en raison d’une surfréquentation. Or, les chiffres du Parc Naturel Régional de Corse révèlent une réalité bien différente.

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Contre toute attente, ce sont juin et septembre qui enregistrent les pics d’affluence les plus importants avec environ 200 randonneurs par refuge chaque soir. En comparaison, les mois de juillet et août accueillent seulement 30 à 40 marcheurs par hébergement.

Faut-il vraiment éviter la haute saison ?

Cette distribution atypique de la fréquentation s’explique par plusieurs facteurs. D’abord, les randonneurs expérimentés cherchent généralement à éviter les fortes chaleurs de l’été, privilégiant les températures plus douces des périodes transitoires. Ensuite, les calendriers scolaires et universitaires libèrent davantage de trekkeurs en juin et septembre.

Pour les marcheurs supportant bien la chaleur et appréciant une certaine tranquillité, juillet et août offrent paradoxalement l’expérience la plus sereine sur le GR20. Les refuges moins bondés permettent un repos plus réparateur, tandis que les réservations se font avec moins de stress. Cette période présente également l’avantage d’une météo plus stable, avec des risques d’orages finalement moins fréquents qu’en début ou fin de saison.

Le choix du sens de parcours selon la saison

La saison influence également la décision cruciale concernant le sens de parcours. Traditionnellement, le GR20 se fait du nord au sud, de Calenzana à Conca. Toutefois, en début de saison (juin), le sud s’avère souvent plus praticable car moins enneigé. Les névés persistants du Nord, particulièrement entre Ascu Stagnu et Ciottulu di i Mori, peuvent nécessiter un équipement spécifique. À l’inverse, en fin de saison (septembre), le choix classique nord-sud prend tout son sens. Les orages étant plus fréquents dans le sud, commencer par le nord permet d’atteindre la partie méridionale lorsque les conditions météorologiques se stabilisent généralement, vers la fin de votre périple.

Analyse mois par mois des conditions sur le GR20

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Avril

En avril, seuls les plus téméraires et expérimentés s’aventurent sur le GR20. La neige règne encore en maître sur les hauteurs, transformant le sentier en véritable terrain d’alpinisme. Les refuges du Parc Naturel Régional de Corse gardent portes closes, imposant une autonomie totale aux rares aventuriers. Cette période exige non seulement une expertise technique en milieu hivernal mais également un équipement spécifique comprenant crampons, piolets et parfois cordes pour sécuriser certains passages. Les journées encore courtes limitent le temps de progression, et les conditions météorologiques peuvent changer drastiquement en quelques minutes, piégeant même les plus aguerris.

Mai

Mai marque une transition progressive vers des conditions plus clémentes, mais conserve un caractère imprévisible. La fonte des neiges s’accélère, créant des zones particulièrement glissantes et des torrents parfois infranchissables. Les refuges demeurent fermés, nécessitant toujours une indépendance complète en termes d’hébergement et de ravitaillement. La flore commence à se réveiller, offrant des paysages d’une beauté saisissante aux couleurs printanières, mais les plaques neigeuses persistantes peuvent devenir traîtresses sous l’effet de la pluie, formant des surfaces glacées particulièrement dangereuses.

Juin

Juin représente véritablement le mois du renouveau sur le GR20. Les refuges déverrouillent leurs portes, les sentiers se dégagent progressivement et l’écosystème montagnard s’épanouit dans une explosion de vie. Les gardiens reprennent leur poste, apportant avec eux les premières denrées de ravitaillement tant attendues par les randonneurs. Les températures quotidiennes atteignent des valeurs confortables, permettant une progression agréable sans la suffocation des chaleurs estivales. Ce mois reste néanmoins caractérisé par une certaine incertitude météorologique. Les derniers névés peuvent subsister sur les passages les plus élevés ou exposés au nord, parfois jusqu’à la mi-juin selon les années. Les sources regorgent d’eau fraîche, mais certains passages peuvent être rendus délicats par des éboulements récents suite au dégel. La fréquentation grimpe rapidement, particulièrement après le 15 juin, transformant certains refuges en véritables ruches bourdonnantes.

Juillet

Juillet offre probablement l’équilibre le plus harmonieux pour entreprendre le GR20. Les températures matinales restent douces, permettant des départs aux aurores dans des conditions optimales. Le sentier se présente dans sa configuration estivale classique, sans obstacle neigeux majeur, avec un balisage parfaitement visible. Les journées longues maximisent le temps de marche disponible, autorisant des pauses contemplatives sans compromettre l’étape du jour. Contrairement aux idées reçues, la première quinzaine de juillet connaît une affluence modérée. Les refuges fonctionnent à plein régime sans pour autant atteindre la saturation. L’approvisionnement est optimal, offrant aux randonneurs un choix satisfaisant de denrées pour compléter leurs rations. Seule ombre au tableau : les zones exposées deviennent de véritables fournaises aux heures médianes, imposant une gestion rigoureuse de l’hydratation et des protections solaires.

Août

Août incarne le paradoxe du GR20 : mois le plus chaud mais étonnamment le moins fréquenté de la haute saison. Les températures diurnes atteignent leur paroxysme, transformant certaines étapes dépourvues d’ombre en véritables défis d’endurance. Cette chaleur parfois écrasante explique en grande partie la désaffection relative des randonneurs, créant une opportunité unique pour les marcheurs résistants aux fortes températures. Les avantages de cette période sont nombreux pour qui sait s’adapter au climat : des refuges respirables où l’on trouve facilement place, des sentiers moins encombrés permettant une progression plus fluide, et des levers de soleil spectaculaires pour ceux démarrant à l’aube. Les sources d’altitude peuvent cependant commencer à tarir sur certains tronçons, nécessitant une planification plus stricte des ravitaillements en eau. Les orages, bien que rares, peuvent survenir en fin de journée, généralement après 16h, imposant d’avoir bouclé les passages exposés avant ce créneau critique.

Septembre

Septembre signe le dernier acte de la saison officielle du GR20. Les couleurs montagnardes se transforment progressivement, offrant des contrastes saisissants aux photographes passionnés. Les températures retrouvent des valeurs idéales pour l’effort physique, avec une chaleur présente mais rarement oppressante. Les journées raccourcissent sensiblement, réduisant la fenêtre quotidienne de progression sécuritaire. La principale préoccupation de cette période concerne l’instabilité météorologique grandissante. Les orages peuvent surgir avec une rapidité déconcertante, parfois sans signes avant-coureurs détectables par le randonneur. Les applications météo deviennent des outils indispensables, particulièrement avant d’aborder les segments aériens et crêtes exposées. La fréquentation remonte significativement, notamment les week-ends, avec une affluence comparable à celle de juin dans les hébergements.

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Octobre

Octobre marque le retour à une solitude contemplative sur le GR20. Les refuges non gardés offrent uniquement un abri sommaire, sans services ni ravitaillement. Le sentier redevient le domaine des randonneurs autonomes et expérimentés, capables de porter l’intégralité de leurs besoins pour plusieurs jours. Les points de ravitaillement se limitent aux rares intersections routières (Calenzana, Station d’Asco, Col de Vergio, Vizzavona, Capanelle, Col de Verde, Col de Bavella, Conca). Les conditions redeviennent techniques avec l’apparition possible des premières neiges sur les sommets dès la mi-octobre. Les amplitudes thermiques s’accentuent, nécessitant un équipement adapté tant pour les nuits froides que pour les journées encore potentiellement chaudes. Le vent se renforce, ajoutant une dimension supplémentaire à l’équation météorologique. Les paysages automnaux offrent cependant une compensation majestueuse à ces difficultés accrues, avec des lumières dorées incomparables.

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Tableau des températures et précipitations pour chaque étape

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Pour planifier efficacement une traversée du GR20, rien ne vaut des données précises étape par étape. Le tableau ci-dessous synthétise trois années de relevés météorologiques pour chaque refuge, présentant les températures moyennes (nocturnes/diurnes) et les précipitations mensuelles typiques. Ces informations s’avèrent précieuses non seulement pour choisir sa période de départ, mais également pour adapter son équipement, particulièrement son sac de couchage. Les variations thermiques entre les différentes étapes peuvent surprendre même les randonneurs expérimentés.

Par exemple, alors qu’en juillet le refuge d’Usciolu (1750m) enregistre des températures diurnes moyennes de 23°C, celui de Ciottulu di i Mori (1997m) plafonne à seulement 12°C pour le même mois. Cette différence considérable de 11°C entre deux refuges illustre parfaitement l’importance d’une préparation minutieuse.

MoisTempératuresPrécipitationsConditions du sentierRefugesFréquentationNiveau de difficultéRecommandation
Avril0° à 15°CModérées, neige en altitudeNeige abondante, nombreux névésFermésTrès faibleTrès difficile (alpinisme)Réservé aux alpinistes expérimentés
Mai5° à 21°CVariables, orages possiblesFonte des neiges, névés persistantsFermésFaibleDifficileAutonomie totale nécessaire
Juin6° à 25°CFaibles (30-40mm)Derniers névés en début de moisOuvertsÉlevée (≈200 pers/refuge)Modérée à difficileBonne période, réserver tôt
Juillet8° à 28°CTrès faibles (10-30mm)Sec, bonne visibilitéOuvertsModérée (30-40 pers/refuge)Modérée, chaleur à gérerExcellente période, départs matinaux
Août8° à 29°CFaibles, orages isolésTrès sec, sources parfois tariesOuvertsModérée (30-40 pers/refuge)Modérée, chaleur intenseBonne période, attention à l’hydratation
Septembre6° à 25°CAugmentation (50-80mm), oragesBon état, quelques zones glissantesOuvertsÉlevée (≈200 pers/refuge)ModéréeBonne période, surveillance météo
Octobre0° à 20°CÉlevées, premières neiges possiblesVariable, risques d’éboulementsFermés (non gardés)Très faibleDifficilePour randonneurs expérimentés et autonomes

Analyse des zones les plus chaudes et les plus fraîches

Certains segments du GR20 se distinguent par leurs caractéristiques climatiques particulières. La partie sud, de Vizzavona à Conca, présente généralement des températures plus élevées que le tronçon nord. Cette différence s’explique notamment par une altitude moyenne légèrement inférieure et une influence maritime plus prononcée sur le versant oriental. Le refuge de Ciottulu di i Mori mérite une attention spéciale : situé à près de 2000 mètres d’altitude, il enregistre systématiquement les températures nocturnes les plus basses du parcours, descendant jusqu’à 3°C même en plein mois de juin. À l’opposé, le village de Conca, point final du GR20, peut connaître des températures caniculaires dépassant régulièrement les 29°C en août, imposant une vigilance particulière pour éviter les coups de chaleur lors de la dernière étape.

Comprendre les précipitations sur le GR20

Le régime des précipitations suit une logique géographique remarquable sur le GR20. Les premiers refuges du nord (Ortu di U Piobbu, Carrozzu) et les étapes centrales (Petra Piana, l’Onda) enregistrent systématiquement des quantités de pluie supérieures à celles des étapes méridionales.

Ce phénomène s’explique par l’orientation des vallées et l’exposition aux flux d’humidité provenant de la mer Tyrrhénienne. Septembre représente incontestablement le mois le plus arrosé, particulièrement dans la partie centrale du parcours où les précipitations peuvent atteindre 82mm à l’Onda et 86mm à Vizzavona. À l’inverse, août se révèle particulièrement sec dans le nord, avec seulement 11mm à Ortu di U Piobbu, mais paradoxalement plus humide dans le secteur de Ciottulu di i Mori (78mm) qui constitue une anomalie pluviométrique locale fascinante pour les météorologues.

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Comment s’habiller pour aller faire le GR20 ?

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Face aux températures estivales parfois extrêmes, l’hydratation devient une priorité absolue sur le GR20. Les experts recommandent de consommer au minimum 3 à 4 litres d’eau quotidiennement pendant l’effort, quantité à augmenter lors des journées particulièrement chaudes. Cette recommandation implique de porter parfois jusqu’à 2 litres entre deux points d’eau, alourdissant considérablement le sac. L’astuce consiste à étudier minutieusement la localisation des sources fiables sur chaque étape et à planifier ses ravitaillements en conséquence.

La protection contre le rayonnement solaire intense nécessite une approche multicouche. Un chapeau à large bord ou une casquette avec protège-nuque constitue un élément non négociable de l’équipement. La nuque, souvent négligée, s’avère particulièrement vulnérable aux insolations sur les portions dégagées du sentier. Les vêtements techniques anti-UV à manches longues, bien que paraissant contre-intuitifs par forte chaleur, offrent une protection bien supérieure aux T-shirts classiques tout en évacuant efficacement la transpiration.

L’équipement spécifique selon les périodes

En début et fin de saison, la présence potentielle de névés impose d’emporter du matériel technique rarement associé à la randonnée estivale. Des crampons légers de type microspikes et un piolet compact peuvent transformer un passage infranchissable en simple formalité technique.

Ces équipements, pesant environ 500g au total, représentent une assurance-vie sur les traversées exposées encore enneigées de juin ou déjà blanchies d’octobre. Les amplitudes thermiques importantes, particulièrement en juin et septembre, nécessitent une garde-robe adaptative. Le principe des trois couches reste la référence absolue : une première couche respirante évacuant la transpiration, une seconde isolante retenant la chaleur corporelle, et une extérieure imperméable protégeant des éléments. Pour le GR20, la seconde couche mérite une attention particulière avec une préférence pour les matériaux conservant leurs propriétés isolantes même humides, comme les fibres synthétiques ou la laine mérinos.

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Stratégies horaires pour optimiser son parcours

L’organisation temporelle de chaque journée peut radicalement transformer l’expérience du GR20. En période chaude, les départs à l’aube, idéalement entre 5h et 6h du matin, permettent d’accomplir la majorité du dénivelé positif avant les heures brûlantes. Cette approche offre le double avantage d’éviter les pics de température et de s’émerveiller devant des levers de soleil spectaculaires illuminant les crêtes corses. Pour les étapes particulièrement exposées comme la traversée du plateau du Camputile ou l’ascension finale vers Paliri, la gestion des horaires devient cruciale. Les orages se développant généralement en fin d’après-midi pendant la saison estivale, programmer son arrivée au refuge avant 14h30 représente une mesure de sécurité élémentaire. Cette stratégie implique parfois de réduire les pauses ou d’augmenter légèrement le rythme, compromis raisonnable pour éviter de se retrouver pris au piège sur une crête pendant un orage.

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Quel budget prévoir pour faire le GR20 ?

Parlons argent ! Sujet parfois tabou mais ô combien essentiel pour préparer sereinement cette aventure corse. Le GR20 n’est pas la randonnée la plus onéreuse d’Europe, mais son budget mérite une planification minutieuse pour éviter les mauvaises surprises. Après plusieurs traversées et des centaines de conversations avec d’autres passionnés, j’ai pu établir une estimation réaliste des dépenses à prévoir. L’équation financière du GR20 comporte plusieurs variables : la durée choisie pour votre traversée, votre style d’hébergement, vos habitudes alimentaires et bien sûr, votre point de départ initial. Pour une traversée classique en 15 jours (14 nuits), prévoyez un budget global oscillant entre 700€ et 1200€ par personne, tout compris. Cette fourchette assez large s’explique par les nombreux choix personnels qui influencent considérablement la facture finale.

Poste de dépenseOption économiqueOption standardOption confortCommentaires
Transport vers la Corse60€ – 100€100€ – 200€200€ – 300€Ferry économique vs avion haute saison
Transferts locaux0€ – 20€50€ – 100€160€ – 200€Auto-stop vs bus vs taxis
Hébergement (14 nuits)50€ – 100€224€ – 280€350€ – 450€Bivouac vs refuges vs bergeries confortables
Alimentation140€ – 200€280€ – 350€400€ – 500€Cuisine autonome vs repas refuges
Hôtel avant/après0€ – 40€80€ – 120€160€ – 250€Camping vs hôtel standard vs hôtel confort
Divers (souvenirs, imprévus)20€ – 40€50€ – 100€100€ – 200€Petits achats, réparations, etc.
TOTAL270€ – 500€784€ – 1150€1270€ – 1900€Pour une traversée complète en 15 jours

Hébergements

Les nuitées représentent généralement le poste de dépense le plus important sur le GR20. Les refuges du Parc Naturel Régional de Corse proposent des tarifs standardisés à 16€ par nuit en 2024, auxquels s’ajoutent 7€ si vous optez pour l’option campement sur leurs plateformes. Ce tarif, relativement modique comparé à d’autres massifs européens, explique en partie le succès croissant de ce sentier. Les bergeries privées, alternatives séduisantes aux refuges officiels, pratiquent des prix variables entre 15€ et 25€ la nuitée.

Certaines, comme les mythiques bergeries de Vaccaghja ou chez Aline à Asinau, offrent un confort supérieur justifiant ces quelques euros supplémentaires. Pour une traversée classique alternant refuges et bergeries, comptez environ 250€ par personne en hébergement seul. La solution ultra-économique consiste à privilégier le bivouac sauvage, autorisé uniquement dans certaines conditions strictes : camper à plus d’une heure de marche des limites du parc, monter la tente au coucher du soleil et la démonter au lever. Cette option ramène votre budget hébergement proche de zéro, mais ajoute substantiellement du poids dans votre sac et limite vos interactions avec la communauté de randonneurs, dimension sociale précieuse du GR20.

Ravitaillement et repas

La gestion de votre alimentation sur le GR20 influence considérablement votre budget. Les repas dans les refuges coûtent en moyenne 25€ pour une formule dîner complet, souvent généreuse mais aux tarifs reflétant les difficultés d’approvisionnement en montagne. Une semaine en pension complète vous coûtera donc approximativement 375€, auxquels s’ajoutent les déjeuners généralement tirés du sac.

L’approche la plus économique consiste naturellement à transporter et préparer votre propre nourriture. Cette stratégie réduit votre budget alimentaire à environ 10€ par jour, soit 140€ pour une traversée complète. Les ravitaillements possibles à Vizzavona, Vergio et Bavella permettent de fractionner la charge. Les classiques de l’alimentation lyophilisée et des barres énergétiques fonctionnent parfaitement, mais n’oubliez pas d’inclure quelques plaisirs gustatifs pour maintenir le moral – un sachet de fruits secs de qualité ou une tablette de chocolat noir peuvent transformer une soirée difficile en moment de pure satisfaction.

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Transport et logistique

Avant même de poser le pied sur le sentier, le budget transport mérite toute votre attention. La traversée maritime depuis Nice, Toulon ou Marseille représente un coût oscillant entre 60€ et 200€ aller-retour selon la saison et la compagnie choisie. Les réservations anticipées permettent généralement de bénéficier de tarifs avantageux, particulièrement hors période estivale. L’option aérienne, plus rapide mais également plus onéreuse, vous coûtera entre 150€ et 300€ aller-retour depuis la plupart des grandes villes françaises.

Air Corsica et Air France desservent régulièrement Bastia, Ajaccio et Calvi, les trois principales portes d’entrée aériennes de l’île. Une fois sur place, les transferts vers Calenzana (départ nord) ou Conca (départ sud) constituent une dépense souvent sous-estimée. Le taxi reste fréquemment l’unique solution pour rallier ces villages isolés, avec des tarifs avoisinant les 80€ pour un trajet depuis Calvi jusqu’à Calenzana, par exemple. Les plus économes opteront pour une combinaison de bus locaux et d’auto-stop, solution incertaine mais potentiellement gratuite et riche en rencontres authentiques.

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Quentin, 26 ans, passionné de trail : suivez mes aventures au cœur des sentiers, entre défis sportifs et communion avec la nature.

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