Ce dimanche 7 décembre à 8h15, la ville espagnole de Valence accueille sa 45e édition marathon avec un plateau d’exception. Les coureurs français débarquent avec des ambitions démesurées. Nicolas Navarro rêve de passer sous les 2h05, Félix Bour compte effacer sa déception new-yorkaise, tandis que Bastien Augusto découvrira les 42,195 km. Côté femmes, Anaïs Quemener vise les 2h35 moins d’un an après son accouchement. Face à eux, des monstres éthiopiens et kényans flashés sous les 2h02. La course sera diffusée en direct sur L’Équipe et Eurosport 2 dès 8h. Voir les gains du vainqueur du marathon de Valence ici !
Sommaire
- 1 Sisay Lemma et John Korir
- 2 Sept bolides sous les 2h05 au départ
- 3 Nicolas Navarro et sa huitième tentative à Valence
- 4 Félix Bour veut effacer New York
- 5 Valentin Gondouin et Bastien Augusto, deux profils différents
- 6 La délégation française masculine au complet
- 7 Beriso, Jepchirchir et Jepkosgei : un trio de feu féminin
- 8 Anaïs Quemener et les Françaises en embuscade
- 9 Pourquoi aller à Valence pour le marathon ?
Sisay Lemma et John Korir

L’Éthiopien Sisay Lemma débarque en Espagne avec une étiquette de grand favori bien méritée. Son record de 2h01’48 établi justement à Valence en 2023 fait encore trembler le bitume local. Ce chrono l’a propulsé au quatrième rang des meilleurs performeurs mondiaux de tous les temps sur la distance. Personne n’a oublié cette démonstration de puissance il y a deux ans.
Pourtant, sa saison 2025 n’a pas filé droit. L’abandon au marathon de Boston en avril dernier a laissé des traces dans les esprits. Le coureur de 34 ans arrive avec la ferme intention de prouver que ce coup dur n’était qu’un accident de parcours. Son talent reste intact et Valence pourrait bien lui offrir l’occasion parfaite de le rappeler au monde entier.
À ses côtés, le Kényan John Korir représente une menace bien réelle. Vainqueur à Boston cette année, il connaît lui aussi le goût amer d’un abandon après Chicago en octobre. Ces deux guerriers du macadam ont des comptes à régler avec eux-mêmes. Le duel s’annonce absolument royal entre ces deux champions froissés dans leur orgueil.
Sept bolides sous les 2h05 au départ
La concurrence ne s’arrête évidemment pas à ce duo de choc. Pas moins de sept athlètes ayant déjà couru sous les 2h05 figurent sur la liste des engagés. L’Éthiopien Tesfaye Deriba a dominé Barcelone cette année en 2h04’13, affichant une forme étincelante sur le bitume catalan.
Le Kényan Hillary Kipkoech arrive avec un chrono de 2h04’45 réalisé à Valence même l’année dernière. Connaître le parcours dans ses moindres détails lui confère un avantage psychologique non négligeable. L’Ougandais Stephen Kissa (2h04’48 à Hambourg en 2022) complète ce trio de feu capable de tout emporter sur son passage.
Les Allemands ne comptent pas faire de la figuration. Samuel Fitwi Sibhatu avait signé un remarquable 2h04’46 à Valence en 2024, prouvant son aisance sur ce tracé espagnol. Amanal Petros, vice-champion du monde à Tokyo avec un record de 2h04’58, apporte sa science de la course et son expérience des grands rendez-vous internationaux.
Deux autres noms méritent une attention particulière. L’Éthiopien Gemechu Dida possède des références stratosphériques sur semi-marathon avec 58’39 et un 10 km avalé en 26’54. Ses jambes affûtées pourraient créer la surprise. Le Britannique Tom Evans, grand vainqueur de l’UTMB 2025 à Chamonix, débarque du trail pour pulvériser son modeste 2h26’07. Avec son palmarès en montagne et son semi en 1h03’14, il pourrait bien frapper fort.

Valence, c’est presque son jardin. Nicolas Navarro va fouler ce dimanche pour la huitième fois l’asphalte espagnol depuis 2017. Son évolution sur ce parcours raconte une belle histoire de progression constante : 2h17’56, puis 2h12’39, ensuite 2h10’01, suivi de 2h09’17, avant 2h07’01 et enfin 2h05’52 en 2023.
L’Aixois de 34 ans caresse un rêve précis : rejoindre le cercle ultra-fermé des 122 marathoniens ayant couru sous les 2h05. Avec son 1,70 m, il se fond dans le peloton mais possède un moteur exceptionnellement calibré. Premier Français lors des deux derniers marathons olympiques (12e à Tokyo, 16e à Paris), il sait gérer les grandes échéances.
Sa tentative de Barcelone en mars dernier avait tourné au cauchemar. Passé en 1h02’16 au semi, il filait vers un magnifique 2h04’32 avant de connaître une défaillance brutale au 30e kilomètre. Cette blessure morale l’a travaillé pendant des mois. Désormais coaché par le Norvégien Asle Tjelta, Navarro a peaufiné une préparation méticuleuse du côté de Font-Romeu.
Les dents sont longues, la motivation intacte. Son expérience du parcours valencien constitue un atout majeur face aux extraterrestres africains. Personne ne connaît mieux que lui chaque virage, chaque portion exposée au vent, chaque zone propice à l’accélération. Cette connaissance intime pourrait faire toute la différence dans les moments cruciaux.
Félix Bour veut effacer New York
La déception new-yorkaise colle encore aux baskets de Félix Bour. Son abandon dans les rues de la Grosse Pomme l’a profondément marqué mais n’a en rien entamé sa détermination. Le coureur français débarque à Valence avec un objectif clair : améliorer son chrono de 2h06’45 établi précisément ici en 2023.
Le plateau relevé lui offre l’opportunité parfaite de se racheter. Courir au contact des meilleurs mondiaux tire forcément vers le haut. Les lièvres engagés par l’organisation garantissent un rythme infernal dès les premiers kilomètres. Bour devra gérer intelligemment son effort pour éviter de reproduire le scénario catastrophe de Manhattan.
Sa condition physique actuelle semble excellente selon les échos du staff. Les entraînements ont été bouclés sans accroc majeur, les sensations sont bonnes. Reste maintenant à transformer cette préparation idéale en performance chronométrique. Le tracé plat et rapide de Valence pardonne peu les erreurs stratégiques mais récompense généreusement les coureurs affûtés.
Valentin Gondouin et Bastien Augusto, deux profils différents

Médaillé de bronze à l’Euro de semi-marathon en avril dernier, Valentin Gondouin arrive avec une belle carte de visite. Son premier marathon à Valence en 2023 s’était soldé par un honorable 2h10’57. Deux ans plus tard, le voilà avec l’expérience et la maturité nécessaires pour viser beaucoup mieux.
Son objectif affiché tourne autour des 2h07, un temps qui le placerait définitivement parmi l’élite nationale. La médaille européenne a boosté sa confiance et prouvé sa capacité à performer sur les grands rendez-vous. Le saut qualitatif de trois minutes sur marathon représente un défi colossal mais pas insurmontable pour un athlète de son calibre.
Bastien Augusto vit un moment unique : ses grands débuts marathon. Le Français a accumulé des chronos remarquables sur 10 km (27’30 en 2025) et semi-marathon (1h00’18 en 2024). Ces références laissent présager un potentiel énorme sur les 42,195 km. Reste à gérer l’inconnu du marathon, cette distance traîtresse qui réserve souvent des surprises aux débutants.
Sa vitesse de base lui permettra de suivre longtemps un rythme élevé. La vraie question se posera après le 30e kilomètre, quand les jambes commencent à peser et que la tête doit prendre le relais. Son encadrement a certainement préparé plusieurs scénarios tactiques pour éviter l’implosion classique du primo-marathonien trop gourmand.
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Au-delà du quatuor vedette, plusieurs Tricolores comptent bien briller sous le soleil espagnol. Guillaume Ruel (2h14’48), Igor Bougnot fraîchement auréolé de sa victoire à Marseille-Cassis, Jason Pointeau premier Français au Marathon de Paris 2025 avec 2h10’33 : voilà des gaillards qui ne viennent pas en touristes.
Clément Leduc (2h12’17), Maxime Lopes (2h12’32) et Aziz Boukebal (2h12’44) formeront un trio compact capable de se tirer mutuellement vers le haut. Freddy Guimard (2h13’53) et Gaëtan Cals (2h14’15) visent également des chronos ambitieux après des préparations appliquées.
Deux noms méritent qu’on s’y attarde : Nasser Allali (2h17’05) et Baptiste Jard (2h18’49) ont réalisé des hivers sérieux. Leurs entraîneurs respectifs laissent entendre qu’ils arrivent dans une forme étincelante. Les surprises viennent souvent de coureurs qu’on n’attend pas forcément. Ces deux-là pourraient exploser leurs records personnels.
Relevons aussi la présence d’Abderrazak Charik, Franco-Algérien auteur d’un excellent 18e rang aux Mondiaux de Tokyo. Son chrono de 2h07’20 réalisé à Valence en 2024 prouve qu’il adore ce parcours. Au total, 36 hommes ayant déjà couru sous les 2h10 figureront au départ, garantissant un niveau stratosphérique.
Beriso, Jepchirchir et Jepkosgei : un trio de feu féminin
Côté dames, la bataille s’annonce tout aussi explosive. L’Éthiopienne Amane Beriso possède le meilleur chrono des engagées avec un fulgurant 2h14’58 établi à Valence en 2022. Ce record de l’épreuve tient toujours trois ans après, témoignant de la performance XXL de cette coureuse exceptionnelle.
Face à elle, deux monuments kényans du marathon mondial. Peres Jepchirchir cumule les titres prestigieux : championne olympique 2021 et surtout championne du monde en titre après son sacre tokyoïte de septembre dernier. Son chrono de 2h16’16 réalisé en 2024 prouve qu’elle reste au sommet de son art malgré les années.
Joyciline Jepkosgei complète ce triumvirat redoutable. Victorieuse à Londres en 2021 et à New York en 2019, elle aligne les succès sur les plus beaux marathons de la planète. Son 2h16’24 de 2024 la place au niveau de sa compatriote. Le duel kenyan risque de faire des étincelles, d’autant que la fierté nationale entrera forcément en jeu.
Ces trois championnes ont toutes trois quelque chose à prouver. Beriso veut reconquérir son trône valencien, Jepchirchir défendre sa couronne mondiale, Jepkosgei rappeler qu’elle reste dans le coup. La course tactique promet d’être fascinante entre ces stratèges du bitume qui se connaissent par cœur.
Anaïs Quemener et les Françaises en embuscade

Double championne de France, Anaïs Quemener réalise un retour remarquable moins d’un an après avoir donné naissance à son fils Elyo. Son objectif de descendre sous les 2h35 paraît ambitieux mais réaliste pour cette battante qui a toujours su repousser ses limites. Son record actuel de 2h28’43 date de 2024.
La maternité n’a visiblement pas entamé sa combativité. Les entraînements ont repris progressivement, le corps s’est réadapté aux contraintes du marathon. Gérer la vie de maman avec les exigences d’une préparation marathon relève de l’exploit quotidien. Pourtant, Quemener semble avoir trouvé le bon équilibre entre ces deux univers.
Salomé Brun pourrait bien rafler la mise chez les Tricolores. Créditée de 2h30’33 l’an passé dans les rues valenciennes, elle connaît parfaitement le parcours et ses pièges. Cette connaissance du terrain constitue un avantage psychologique considérable quand les cuisses brûlent après deux heures d’effort.
Inès Hamoudi (2h31’13), Emilie Jacquot-Claude (2h31’53) et Augustine Emeraux-Lombard (2h35’05) complètent un casting féminin tricolore de qualité. Magali Jaunet (2h38’31) et Manon Coste (2h42’26) visent également des chronos personnels après des préparations adaptées.
La pépite pourrait se nommer Héloïse Laigle. Avec son semi-marathon en 1h12’24 réalisé à Lyon en octobre, elle possède une marge de progression énorme. Ses débuts marathon sont très attendus par les observateurs qui y voient une future grande du marathon français. La fraîcheur du débutant compense parfois le manque d’expérience.
Et pour voir les dates de l’édition 2026 pour le marathon de Valence, c’est ici.
Pourquoi aller à Valence pour le marathon ?
La réputation de Valence n’est plus à bâtir. Ce tracé espagnol accumule depuis des années les records et les performances stratosphériques. Plat, protégé du vent, parfaitement organisé : tous les ingrédients sont réunis pour favoriser les gros chronos. Les meilleurs marathoniens mondiaux l’ont bien compris.
Le parcours sinue à travers la Cité des Arts et des Sciences, véritable joyau architectural contemporain. L’arrivée au musée offre un cadre spectaculaire aux finishers éreintés. Les supporters espagnols créent une ambiance de feu tout au long des 42,195 km, portant littéralement les coureurs vers la ligne d’arrivée.
La météo de décembre se montre généralement clémente. Les températures fraîches du matin (autour de 10-12 degrés au départ) conviennent parfaitement à l’effort marathon. Pas de canicule estivale pour plomber les organismes, juste des conditions optimales pour performer. Le timing de début décembre s’avère idéal.
Les organisateurs n’ont rien laissé au hasard. Ravitaillements tous les 5 km, éponges rafraîchissantes, dispositif médical renforcé : la sécurité et le confort des participants restent prioritaires. Cette organisation millimétrée explique en partie pourquoi Valence attire systématiquement les meilleurs mondiaux.
Quentin, 26 ans, passionné de trail : suivez mes aventures au cœur des sentiers, entre défis sportifs et communion avec la nature.



