courtney dauwalter marathon

Courtney Dauwalter explose son record marathon en 2:38:55 au CIM

La reine de l’ultra vient de fracasser son chrono sur 42 kilomètres. Courtney Dauwalter, 40 ans, a bouclé le California International Marathon en 2:38:55 ce 7 décembre 2025, pulvérisant de 11 minutes son précédent record établi il y a seulement deux mois à Twin Cities. Une performance qui laisse la communauté running sans voix, d’autant plus qu’elle débarque tout juste d’une saison ultra complète avec notamment l’UTMB dans les jambes.

La course de Sacramento : une démonstration de force

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Le brouillard matinal enveloppait Sacramento quand Dauwalter s’est glissée dans le peloton des coureuses visant les 2:37:00, le fameux sésame pour les trials olympiques 2028. Les températures oscillaient autour de 4 degrés, des conditions parfaites pour cette épreuve réputée comme l’usine à qualifications.

La première moitié s’est déroulée sur un rythme d’horloge suisse. L’Américaine a franchi le semi-marathon en 1:18:33, soit probablement un nouveau record personnel sur la distance également. Pendant 21 miles, elle a maintenu une cadence infernale de 5:59 au mile, collée au train des filles qui chassaient le graal olympique.

Le mur des derniers kilomètres

Mais voilà, même les légendes vivantes de l’ultratrail ne sont pas immunisées contre la brutalité des six derniers miles d’un marathon. Dauwalter a connu un fléchissement progressif, bouclant son dernier mile autour de 6:23. Pourtant, le calcul global reste hallucinant : une moyenne de 6:04 par mile sur l’ensemble du parcours.

Plus de 50 femmes ont réussi à décrocher leur ticket pour les trials ce jour-là. Molly Born a remporté la course dans un scénario digne d’un film hollywoodien, s’effondrant à quelques mètres de l’arrivée avant de se relever pour franchir la ligne en 2:24:09, établissant au passage un nouveau record du parcours et s’adjugeant le titre national 2025.

D’octobre à décembre : une progression fulgurante

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Rembobinons de quelques semaines. Le 5 octobre dernier, Dauwalter bouclait Twin Cities en 2:49:54 par une matinée chaude et humide. À ce moment-là, elle sortait tout juste d’une UTMB catastrophique où elle avait dû marcher les 50 derniers kilomètres pour terminer à une décevante 10ème place.

Huit petites semaines plus tard, elle gagne 11 minutes sur son chrono. Laissez-moi vous dire franchement : c’est du jamais vu à ce niveau. La plupart des marathoniens mettent des années à grappiller quelques secondes sur leur record.

Une préparation tout sauf conventionnelle

Comment diable s’est-elle entraînée entre ces deux courses ? Dauwalter habite Leadville, Colorado, perché à plus de 3000 mètres d’altitude. L’hiver y était déjà bien installé, la forçant à effectuer ses séances de vitesse sur des routes enneigées dans l’air raréfié des montagnes.

Entre deux sessions, elle a trouvé le temps de partir en Équateur pour encadrer une retraite running, grimpant au passage quelques volcans avec ses clients. Elle s’est également accordée un passage à Moab, Utah, histoire de fouler quelques pistes cyclables sous des températures légèrement plus clémentes. Le reste du temps ? Des aventures dans les sommets à plus de 4000 mètres autour de chez elle.

Sur Instagram, elle avait prévenu avec son humilité habituelle : « On a assemblé les pièces du puzzle du mieux qu’on pouvait. Maintenant, voyons ce que ça donne ! Je vais m’accrocher de toutes mes forces là-bas. »

Le défi olympique manqué de peu

Dauwalter visait secrètement les 2:37:00 qui lui auraient ouvert les portes des trials olympiques. Elle échoue à moins de deux minutes de cet objectif prestigieux. Frustrant ? Peut-être un peu. Mais pour une femme qui fêtera ses 41 ans en février prochain et qui sort d’une année entière à dévaler des montagnes, c’est surtout bluffant.

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Le California International Marathon porte bien son surnom d’usine à qualifications. Son profil en descente nette et les conditions hivernales californiennes en font le terrain de chasse idéal pour les temps canons. Des dizaines de coureuses l’ont confirmé ce dimanche.

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La question qui brûle toutes les lèvres maintenant : jusqu’où pourrait-elle aller avec une vraie préparation marathon dédiée ? Dauwalter n’a jamais couru pour une équipe universitaire sur piste comme Christian Allen (3ème en 2:09:57) ou Jim Walmsley qui s’était qualifié pour les trials avec un semi en 1:02:39 en 2019. Elle a découvert la course à pied adulte après avoir fait du ski nordique à Denver.

Quand les traileurs s’invitent sur l’asphalte

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Ce week-end a d’ailleurs été prolifique pour les athlètes qui naviguent entre sentiers et bitume. Christian Allen a décroché la troisième marche du podium masculin, améliorant son record de 30 secondes. Riley Brady, double vainqueur du golden ticket aux Western States, a franchi la ligne en 2:41:27.

Ces performances soulèvent une discussion passionnante dans le milieu : le marathon reste une bête à part entière qui nécessite des armes spécifiques. Voici les principaux facteurs de réussite observés chez les traileurs qui excellent aussi sur route :

  • Un passé sur piste en athlétisme universitaire
  • Une capacité à maintenir un rythme linéaire sans fluctuation
  • Un travail spécifique de seuil lactique
  • Une économie de course optimisée pour l’asphalte
  • Une gestion mentale différente de l’effort constant
Athlète Spécialité Temps CIM 2025 Classement
Courtney Dauwalter Ultra trail 2:38:55 Top femmes
Christian Allen Trail court 2:09:57 3ème homme
Riley Brady Trail (Western States) 2:41:27

L’éternelle chasseuse de défis

Parlons franchement : nous ne verrons probablement jamais Dauwalter se consacrer pleinement au marathon. Ce n’est tout simplement pas dans son ADN. Depuis le début de sa carrière phénoménale, elle enchaîne les victoires du 50 kilomètres jusqu’aux épreuves dépassant les 300 kilomètres.

Son palmarès donne le vertige : multiples triples couronnes de l’ultra, records de parcours à la pelle, victoires au scratch face aux hommes. Mais son vrai moteur, c’est la nouveauté. L’inconnu. Le frisson de se lancer dans quelque chose sans savoir comment son corps va réagir.

Sur les réseaux sociaux, elle avait parfaitement résumé sa philosophie avant Twin Cities : « Tester mes limites sur quelque chose de nouveau, changer de focus et n’avoir absolument aucune idée de comment ça va se passer, c’était le pivot parfait après un été passé dans les montagnes. »

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Les leçons d’une « Energizer Bunny »

Franchement, appeler Dauwalter la pile Energizer de l’ultratrail n’a rien d’exagéré. Deux marathons en huit semaines après une saison complète d’ultra ? La plupart des coureurs seraient encore en train de lécher leurs plaies. Elle, elle remet ça avec 11 minutes d’amélioration à la clé.

Mais au-delà des chiffres bruts, c’est son approche qui fascine. Pas de pression excessive, pas de plan rigide gravé dans le marbre. Juste l’envie d’apprendre, d’expérimenter, de repousser ses frontières avec le sourire. Après Twin Cities, pendant que 99,9% des marathoniens jurent de ne plus jamais recourir cette distance, elle annonçait déjà CIM.

Sa citation résume tout : « Même s’il n’y a pas de snacks, pas d’hallucinations, pas de siestes et pas de pauses au sommet de montagnes magnifiques, j’ai adoré tenter Twin Cities. » Notez l’humour subtil sur ce qui manque au marathon comparé à ses courses habituelles de 100 miles.

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Quentin, 26 ans, passionné de trail : suivez mes aventures au cœur des sentiers, entre défis sportifs et communion avec la nature.

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