Les derniers chiffres tombent et ils sont stupéfiants. Plus de 12 millions de nos compatriotes ont chaussé leurs baskets en 2024 pour s’adonner à la course à pied. Parmi eux, 10,67 millions ont franchi au moins une ligne d’arrivée lors d’une épreuve organisée.
Cette déferlante ne montre aucun signe d’essoufflement, bien au contraire. L’Observatoire du running vient de publier sa 7e étude annuelle, et les résultats confirment ce que nous ressentons tous sur les sentiers : la France court. Depuis mon poste d’observation privilégié, à sillonner les massifs et les parcours urbains, je constate cette mutation profonde de notre rapport à l’effort.
Sommaire
L’évolution historique remarquable du running français

Une progression fulgurante depuis 2007
Remontons le temps jusqu’en 2007. À cette époque, seuls 7,4 millions de Français pratiquaient la course à pied. Un chiffre déjà respectable, mais qui paraît dérisoire comparé aux données actuelles. La bascule s’opère véritablement en 2019 avec 7,8 millions de coureurs recensés.
Puis arrive 2020, année charnière où le confinement bouleverse nos habitudes. Paradoxalement, cette période de restrictions propulse la pratique vers des sommets inédits : 11,8 millions de pratiquants. L’année suivante explose littéralement tous les compteurs avec 13,5 millions d’adeptes.
La stabilisation post-covid confirme l’ancrage
Contrairement aux prédictions pessimistes, le retour à la normale ne signe pas l’effondrement de cette passion collective. Les chiffres se stabilisent intelligemment autour de 12 millions de pratiquants réguliers. Cette constance démontre que l’engouement dépasse le simple effet de mode.
Année | Nombre de coureurs (millions) | Évolution |
---|---|---|
2007 | 7,4 | – |
2019 | 7,8 | +5,4% |
2020 | 11,8 | +51,3% |
2021 | 13,5 | +14,4% |
2024 | 12,4 | Stabilisation |
Le profil des coureurs français en 2025

Le rajeunissement du peloton change la donne
Virgile Caillet, délégué général de l’Union sport et cycle, identifie trois mutations fondamentales. D’abord, le rajeunissement spectaculaire des participants. Fini l’image du coureur quadragénaire en quête de remise en forme !
Les nouvelles générations investissent massivement les parcours. Cette juvénilisation transforme l’atmosphère des épreuves. L’esprit de compétition cède parfois place à une approche plus ludique, plus connectée aussi. Les réseaux sociaux amplifient ce phénomène en valorisant les performances et les exploits du quotidien.
La féminisation bouleverse les codes
Deuxième révolution : l’arrivée massive des femmes. Longtemps minoritaires, elles redessinent progressivement le paysage de la course à pied française. Cette féminisation apporte une nouvelle énergie, des approches différentes de l’entraînement et de la performance. Cependant, cette progression se heurte à des obstacles préoccupants. 15% des coureuses se sentent vulnérables durant leur pratique. Chez les 18-24 ans, ce pourcentage grimpe dangereusement à 27%. Ces chiffres interrogent sur la sécurité des espaces de course, particulièrement en milieu urbain.
L’explosion du trail redéfinit la discipline
Troisième bouleversement majeur : l’installation durable du trail. Plus qu’une simple variante de la course sur route, cette discipline devient une activité à part entière.
Les sentiers attirent désormais autant que l’asphalte, transformant notre rapport au territoire et à l’effort. Cette démocratisation du trail modifie profondément l’écosystème de la course à pied. Les organisateurs adaptent leurs offres, les équipementiers développent des gammes spécialisées, et les coureurs découvrent des sensations inédites.

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L’intensification de la pratique régulière
Les données révèlent une intensification notable de la pratique. 66% des coureurs effectuent des sorties régulières, contre 58% l’année précédente. Cette progression témoigne d’un engagement plus profond, d’une intégration réelle de la course dans le mode de vie. Parmi ces pratiquants assidus, 38% s’entraînent trois fois par semaine. Les plus acharnés, représentant 28% du total, dépassent cette fréquence. À l’opposé, 7% se contentent d’une sortie hebdomadaire, tandis que 21% optent pour deux séances.
Les motivations profondes révélées
Entretenir son corps arrive en tête des motivations avec 45% des réponses. Cette priorité reflète une prise de conscience collective sur l’importance de l’activité physique. La course devient un investissement santé, une assurance-vie naturelle. Évacuer le stress mobilise 43% des coureurs. Dans notre société hyperconnectée, la course offre une parenthèse salvatrice.
Elle permet de décrocher, de retrouver un rythme naturel, de réconcilier le corps et l’esprit. Se challenger personnellement motive 39% des pratiquants. Cette dimension compétitive, tournée vers soi-même plutôt que contre les autres, caractérise l’évolution moderne de la discipline. Chacun devient son propre adversaire, son propre juge. Enfin, maintenir une bonne santé guide 31% des coureurs. Cette motivation pragmatique souligne la maturité de la communauté running française.
L’impact du télétravail sur la pratique quotidienne

La révolution de la pause déjeuner sportive
La généralisation du télétravail révolutionne les habitudes d’entraînement. 65% des coureurs actifs profitent désormais de créneaux en semaine pour pratiquer. Cette flexibilité transforme la relation au sport, l’intégrant naturellement dans le quotidien professionnel. La pause déjeuner devient un moment privilégié pour chausser les baskets. Fini le sandwich avalé devant l’écran ! Les coureurs redécouvrent le plaisir de couper leur journée par une activité physique régénératrice.
Les nouveaux rythmes de l’entraînement urbain
Cette mutation des horaires influence également les parcours choisis. Les parcs urbains connaissent une fréquentation accrue en milieu de journée. Les sentiers périurbains voient défiler des coureurs à des heures autrefois désertes.
Cette diversification temporelle enrichit l’expérience de course. Découvrir sa ville sous un autre angle, croiser d’autres pratiquants, explorer de nouveaux itinéraires : le télétravail ouvre des horizons insoupçonnés.
La diversité des lieux de pratique en France

La campagne
65% des coureurs privilégient la campagne pour leurs sorties. Ce choix révèle une quête d’authenticité, un besoin de retrouver des espaces naturels préservés. Les chemins ruraux offrent cette connexion à la terre que recherchent de nombreux pratiquants. Cette prédilection champêtre s’explique aussi par la qualité de l’air et la tranquillité des parcours. Loin de la pollution urbaine et du bruit, les coureurs retrouvent des sensations pures, un retour aux sources du running.
L’urbanisme au service des coureurs
Paradoxalement, 60% des pratiquants investissent aussi les espaces urbains. Cette cohabitation ville-campagne témoigne de l’adaptabilité des coureurs modernes. Ils composent avec les contraintes géographiques et temporelles pour maintenir leur pratique. Les aménagements urbains évoluent d’ailleurs pour répondre à cette demande croissante. Pistes cyclables partagées, parcours balisés, espaces verts connectés : les municipalités s’adaptent à cette nouvelle donne.
La forêt
51% des coureurs explorent les massifs forestiers. Ces cathédrales vertes offrent un terrain de jeu exceptionnel pour les amateurs de trail. Racines, dénivelés, sous-bois : chaque sortie devient une aventure unique. La forêt démocratise également l’accès au trail. Contrairement aux parcours montagnards, elle reste accessible au plus grand nombre. Cette proximité explique en partie l’essor fulgurant de la discipline.
Lieu de pratique | Pourcentage de coureurs | Avantages principaux |
---|---|---|
Campagne | 65% | Air pur, tranquillité |
Ville | 60% | Accessibilité, praticité |
Forêt | 51% | Trail, nature |
Parcs | 46% | Sécurité, aménagements |
Piste d’athlétisme | 33% | Performance, mesure |
Quentin, 26 ans, passionné de trail : suivez mes aventures au cœur des sentiers, entre défis sportifs et communion avec la nature.