Alexandre Boucheix, alias Casquette Verte, a franchi la ligne d’arrivée de la TDS 2025 à la 61e position en 24h54’41. Arrivé à Chamonix dans la nuit du mardi au mercredi à 00h46, il accuse un retard de 6h32 sur le vainqueur Antoine Charvolin. Une performance en demi-teinte pour celui qui espérait retrouver ses sensations d’antan.
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Un objectif revu à la baisse dès le départ

Des ambitions initiales claires
Avant le départ de Courmayeur, Casquette Verte avait annoncé la couleur. Il venait sur cette TDS pour « prendre la température » avec des objectifs précis : un top 30 l’aurait rendu content, un top 20 très content. Il rêvait même de passer sous la barre symbolique des 22 heures, promettant de s’offrir « une grosse cuite » à l’arrivée en cas de réussite.
Ces déclarations témoignaient d’un coureur encore confiant en ses capacités, malgré une forme sportive en déclin depuis plusieurs saisons. L’ancien dominateur des ultras français gardait l’espoir de retrouver ses sensations des grandes années.
La réalité du terrain frappe vite
Dès les premières heures de course, la montagne a rappelé ses lois implacables à Alexandre Boucheix. Une gêne respiratoire sévère, probablement liée à une crise d’asthme d’effort provoquée par la poussière en suspension, a rapidement compromis ses ambitions.
Les symptômes étaient visibles et handicapants : toux persistante, sifflements, allure qui chutait drastiquement dans les montées. La sensation d’étouffement devenait réelle, le poussant à la limite de l’abandon dès les premiers kilomètres.
Une descente aux enfers puis une remontée héroïque
Effondrement au Fort de la Platte
Au Fort de la Platte, Casquette Verte subit une violente défaillance qui manque de lui coûter sa course. Sa vitesse chute dramatiquement, il dégringole à la 237e place et avance péniblement à 2,8 km/h. Les arrêts se multiplient, l’abandon semble inévitable.
Cette chute libre illustre parfaitement la difficulté de l’ultra-trail, discipline où tout peut basculer en quelques kilomètres. Même les coureurs les plus expérimentés ne sont pas à l’abri d’une défaillance brutale.
Le mental d’un warrior
Contre toute attente, Alexandre Boucheix refuse l’abandon facile et relance sa machine. À La Gittaz, il reprend plus de 50 places et amorce une remontée spectaculaire qui force le respect. Passant successivement 165e, 133e, 112e, puis dans les 80e, 70e, 65e, il termine finalement à une honorable 61e place.
Cette capacité de réaction témoigne du mental exceptionnel forgé par des années d’ultra-trail. Quand le physique lâche, seule la force mentale permet de continuer à avancer.

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L’apogée de 2021
Pour comprendre cette performance mitigée, il faut replacer Alexandre Boucheix dans son contexte sportif actuel. En 2021, il a vécu ce qui restera sans doute comme l’apogée de sa carrière avec une victoire sur l’Ultra 01 et une belle 3ème place sur l’UT4M.
Ces succès sur des formats 100 miles, à quelques mois d’intervalle, font de lui l’un des ultra-traileurs français les plus en vue de cette période. Casquette Verte surfe alors sur une vague de succès qui le propulse au premier plan médiatique.
La saturation de 2022-2023
L’année 2022 confirme encore ce niveau avec deux nouvelles victoires à l’Ultra 01 et à l’UT4M, plus une prometteuse 18e place à l’UTMB. Mais ce classement marque déjà une forme de plafonnement sur la course reine mondiale.
La chute de 2024-2025
L’année 2024 accentue cette tendance inquiétante. Sa 48e place à l’UTMB constitue son plus mauvais classement sur cette course. Et pas mal de difficultés à Hong Kong. Malgré tout il termine 10ème sur le 100M du Ventoux By Utmb.
Une concurrence grandissante
L’émergence de nouveaux influenceurs
Le paysage du trail français évolue rapidement. Casquette Verte, figure centrale de la communication trail depuis cinq ans, voit émerger une nouvelle génération d’influenceurs plus jeunes et plus frais.
Des profils comme clemquicourt combinent performances sportives croissantes et partenariats marketing premium. Cette montée en puissance de créateurs de contenu hybrides bouscule la place jusque-là dominante d’Alexandre Boucheix dans l’espace médiatique.
Un modèle économique à réinventer
Cette concurrence accrue interroge sur l’avenir du « modèle Casquette Verte ». Avec des revenus annuels déclarés à 17 000 euros, Alexandre Boucheix doit constamment justifier sa notoriété par des performances sportives.
La baisse de niveau sportif couplée à l’émergence de nouveaux talents crée une équation complexe. Comment maintenir son influence quand les résultats ne suivent plus ?
Quentin, 26 ans, passionné de trail : suivez mes aventures au cœur des sentiers, entre défis sportifs et communion avec la nature.