Germain Grangier devait être l’un des outsiders français de cet UTMB 2025. L’Isolien de 31 ans arrivait à Chamonix avec des ambitions légitimes après son superbe podium sur la Hardrock 100 en juillet dernier. Mais la montagne en a décidé autrement, contraignant le coureur niçois à l’abandon après 114,5 kilomètres d’un calvaire qui l’a profondément marqué.
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Un début de course prometteur qui tournait au rêve
Pourtant, tout avait magnifiquement commencé pour Germain. Fidèle à sa réputation de coureur intelligent, il s’était glissé dans le groupe de tête dès les premiers kilomètres sans forcer son talent. Deuxième après 41,3 kilomètres, l’ancien cycliste semblait parfaitement dans le rythme, gérant ses efforts avec la maîtrise d’un coureur expérimenté.
Cette position de choix nourrissait tous les espoirs. Grangier, troisième de l’UTMB 2023, prouvait qu’il avait le niveau pour jouer les premiers rôles sur la course la plus prestigieuse au monde. Ses supporters commençaient déjà à rêver d’un nouveau podium tricolore.
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Quand le corps dit stop : l’ischémie, ce mal invisible
Mais vers le 100ème kilomètre, le scénario a basculé. Germain a commencé à reculer dans le classement, passant de cette prometteuse deuxième place à la huitième position. Les signes ne trompaient pas : ses jambes commençaient à le lâcher.
L’explication est venue directement de l’intéressé, dans un message poignant sur les réseaux sociaux : « Il semblerait que ce soit une ischémie musculaire qui s’installe petit à petit et qui altère le fonctionnement de mes jambes jusqu’à l’arrêt total de leur fonction. »
Cette pathologie insidieuse, caractérisée par une diminution de l’apport sanguin aux muscles, transforme progressivement les jambes en béton. Un mal invisible qui frappe sans prévenir et contre lequel même les plus grands champions restent impuissants.
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L’enchaînement fatal : Hardrock + UTMB
Le timing de cet abandon interroge forcément. Un mois et demi seulement séparait la Hardrock 100 (157,7 km – 9720m D+) de l’UTMB. Pour Germain, ce doublé représentait un défi énorme, peut-être trop énorme pour son organisme.
Enchaîner deux ultras de cette envergure en si peu de temps relève de l’exploit. Même avec une préparation millimétrique, le corps a ses limites. La fatigue accumulée sur les pentes coloradaises a probablement resurgi au pire moment, dans les Alpes françaises.
« Je suis clairement dévasté » : la détresse d’un champion
Les mots de Germain après son abandon résonnent comme un cri du cœur : « Je suis clairement dévasté et j’aimerais tellement pouvoir recourir comme avant. » Cette franchise brutale révèle toute la frustration d’un athlète de haut niveau face à un corps qui refuse de suivre.
Plus troublant encore, il évoque ses abandons récents : « Je croyais avoir résolu ces problèmes de jambes totalement bloquées de l’UTMB et de la Diag 2024 mais c’était malheureusement un doux rêve. » Cette récurrence suggère un problème plus profond qu’il n’arrive pas encore à identifier totalement.
L’énigme médicale à résoudre
Germain Grangier fait face à un mystère médical qui pourrait conditionner la suite de sa carrière. Cette ischémie qui le frappe lors des gros objectifs nécessite une investigation approfondie. Comprendre les mécanismes de cette défaillance circulatoire devient prioritaire pour ce champion qui refuse d’abdiquer.
L’UTMB 2025 restera comme une épreuve cruelle pour Grangier, mais sa détermination à comprendre et surmonter ces difficultés physiologiques montre qu’il n’a pas dit son dernier mot. La montagne l’a mis à genoux, mais elle ne l’a pas brisé.
Quentin, 26 ans, passionné de trail : suivez mes aventures au cœur des sentiers, entre défis sportifs et communion avec la nature.
