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Diagonale des Fous 2025 : taux d’abandon historiquement bas à 24,3%

L’édition 2025 du Grand Raid de La Réunion vient de s’achever, et franchement, les chiffres donnent le vertige. Pas ceux du dénivelé – ça, on connaît – mais bien ceux des abandons. Pour la première fois depuis 2018, le mythique parcours de 175 kilomètres a vu moins d’un coureur sur quatre jeter l’éponge. Du jamais vu sur une épreuve aussi brutale.

Baptiste Chassagne et Blandine L’Hirondel ont certes volé la vedette avec leurs victoires éclatantes, mais c’est un autre chiffre qui interpelle : seulement 24,31 % d’abandons selon LiveTrail. Sur 2 727 partants, seuls 663 coureurs ont dû renoncer. Un record qui en dit long sur l’évolution du trail moderne et la montée en puissance du niveau global.

La Diagonale flirtait habituellement avec des taux frôlant les 30 à 35 %, parfois même 40 % lors d’années particulièrement caniculaires. En 2023, plus d’un traileur sur trois n’avait pas franchi la ligne d’arrivée à la Redoute. Cette année, malgré une chaleur écrasante dans Mafate et un terrain sec comme jamais au Maïdo, les coureurs ont tenu bon.

Un taux d’abandon record à la Diagonale des Fous 2025

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Les chiffres qui marquent l’histoire

Décortiquons ces statistiques sans langue de bois. 663 abandons sur 2 727 départs, ça représente exactement 24,31 %. Un pourcentage qui fait de cette édition l’une des moins meurtrières depuis sept ans. Les données officielles de LiveTrail ne mentent pas : la Diagonale 2025 a brisé une tendance bien ancrée.

Ces dernières années, le Grand Raid se montrait impitoyable. Les conditions météo, l’état du terrain, la longueur hallucinante du parcours… tout conspirait pour faire grimper le nombre d’abandons. Là, miracle ou évolution naturelle du trail ? Probablement un savant mélange des deux.

Comparaison avec les éditions précédentes

Remontons le temps pour mieux saisir l’ampleur de ce phénomène. En 2023, la course avait vu plus d’un tiers des coureurs renoncer avant la Redoute. L’année 2022 n’était guère plus tendre, avec des abandons frôlant les 32 %. Et parlons de certaines éditions torrides où le mercure et l’humidité ont littéralement décimé les rangs.

Le dernier taux aussi bas remonte à 2018, époque où la Diagonale comptait encore moins de participants et attirait un profil de coureur différent. Depuis, la massification du trail et l’ouverture de la course à des profils plus variés avaient mécaniquement fait grimper les renoncements.

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Cette année, tout bascule. Malgré les 2 727 dossards distribués – un nombre conséquent – la proportion d’abandons chute drastiquement. La statistique devient d’autant plus parlante quand on la compare aux autres ultras planétaires.

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Pourquoi si peu d’abandons cette année

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Une préparation plus affûtée des coureurs

Parlons cash : le niveau général a explosé. Les traileurs qui s’alignent désormais sur la Diagonale ne ressemblent plus aux aventuriers des premières éditions. La préparation physique s’est professionnalisée, même chez les amateurs. Coaching personnalisé, plans d’entraînement ultra-précis, nutrition millimétrée… le trail amateur copie les méthodes des élites.

Les coureurs savent désormais gérer leur effort sur la distance. Fini l’époque où l’on partait à fond dans les premières montées pour exploser au kilomètre 80. Baptiste Chassagne l’a prouvé en menant du kilomètre 45 à l’arrivée avec une régularité chirurgicale. Cette lucidité tactique se retrouve désormais dans tout le peloton.

L’impact de l’UTMB Index sur le niveau général

L’UTMB Index joue un rôle majeur dans cette mutation. Ce système de points et de qualification a créé une barrière à l’entrée invisible mais redoutablement efficace. Pour décrocher un dossard sur la Diagonale, il faut désormais prouver son niveau sur d’autres courses qualificatives.

Résultat : le peloton se compose de coureurs aguerris, rompus aux longues distances et au dénivelé colossal. La sélection naturelle s’opère avant même le départ. Les profils « je tente l’aventure sans vraie préparation » se font de plus en plus rares. L’Index pousse à la progression constante, à l’accumulation d’expérience sur plusieurs saisons.

Cette montée en gamme du niveau moyen explique en grande partie la chute des abandons. On ne s’improvise plus finisher de la Diagonale. On le devient après des années de construction, de courses progressives, de qualification méthodique.

Les conditions météo de l’épreuve

Paradoxalement, les conditions n’ont pas été clémentes. La chaleur dans Mafate a tapé dur, vraiment dur. Le terrain sec au Maïdo a usé les articulations plus que d’habitude. Alors pourquoi ce taux d’abandon si faible malgré ces contraintes ?

La réponse tient peut-être à l’expérience collective. Les traileurs connaissent mieux la course, anticipent les difficultés, adaptent leur ravitaillement. Les organisateurs aussi ont peaufiné leur dispositif médical et logistique. Chaque détail compte quand on veut tenir 175 kilomètres sous les tropiques.

La météo n’a donc pas été le facteur limitant habituel. Les coureurs ont su composer avec les éléments, preuve d’une maturité sportive qui ne cesse de progresser.

Diagonale des Fous vs UTMB : bataille des taux d’abandon

Course Distance Dénivelé D+ Taux d’abandon 2025
Diagonale des Fous 175 km 10 000 m 24,31 %
UTMB Mont-Blanc 170 km 10 000 m 33 %

Voilà qui fait réfléchir. L’UTMB 2025 a enregistré 33 % d’abandons sur ses 170 kilomètres autour du Mont-Blanc. Soit 9 points de plus que la Diagonale, alors que les distances et le dénivelé sont quasi identiques. Comment expliquer cet écart ?

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La réputation de la Diagonale comme course plus longue, plus chaude, plus lente ne se dément pas. Mais paradoxalement, elle s’avère moins meurtrière cette année. Les coureurs semblent avoir couru plus intelligemment, inspirés par les stratégies gagnantes des meilleurs.

L’UTMB concentre peut-être plus de coureurs en quête de performance pure, prêts à pousser leurs limites jusqu’à la rupture. La Diagonale, elle, attire un public qui vient chercher l’expérience autant que la performance. Cette différence de mentalité influe forcément sur la gestion de course et, in fine, sur les abandons.

Baptiste Chassagne et Blandine L’Hirondel : les héros de 2025

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La performance éclatante de Baptiste Chassagne

23 h 31 min 58 s. Voilà le chrono de Baptiste Chassagne pour sa première participation au Grand Raid. Une entrée fracassante dans l’histoire de l’épreuve. Le bonhomme a pris les commandes au kilomètre 45 et ne les a plus lâchées jusqu’à la Redoute.

Sa course illustre parfaitement cette nouvelle génération de traileurs : lucide, régulier, méthodique. Pas de coup d’éclat inutile, pas d’accélération spectaculaire mais vaine. Juste une cadence implacable, une gestion millimétrée de l’effort, une machine bien huilée qui tourne à régime constant.

Derrière lui, Yannick Noël et Aurélien Dunand-Pallaz complètent un podium 100 % tricolore. La France domine outrageusement le trail mondial en ce moment, et cette Diagonale 2025 en apporte une preuve supplémentaire. Le niveau hexagonal fait peur.

L’exploit de Blandine L’Hirondel au scratch général

Parlons maintenant de Blandine L’Hirondel et de son exploit colossal. 27 h 26 min pour boucler les 175 kilomètres, ce qui la propulse à la 8ᵉ place scratch, hommes et femmes confondus. Oui, vous avez bien lu : huitième au général.

C’est seulement la cinquième fois dans l’histoire qu’une femme intègre le top 10 général de la Diagonale. Un exploit qui mérite autre chose qu’un simple hochement de tête admiratif. Blandine a littéralement pulvérisé la concurrence féminine tout en se mêlant à la bataille des meilleurs hommes.

Sa performance pose une question passionnante : jusqu’où les femmes peuvent-elles repousser les limites sur ultra-distance ? Les écarts se resserrent d’année en année. Courtney Dauwalter l’a prouvé sur d’autres épreuves, Blandine le confirme à La Réunion.

Les histoires qui ont marqué cette édition

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Casquette Verte, retour au sommet

Et puis il y a eu lui, Casquette Verte, fidèle à sa réputation. Un top 10 arraché en 28 h 48 min, avec une cheville tordue, deux années de galère dans les pattes et cette sincérité brute qui le caractérise. Pas de storytelling surfait, pas de mise en scène dramatique : juste un mec qui avance, même quand le corps crie stop.

Dans l’univers aseptisé des réseaux sociaux où chacun joue sa propre légende, Casquette Verte rappelle l’essentiel : le trail, c’est avant tout continuer quand plus rien ne répond. Un brin d’autodérision, une dose massive de courage, et voilà un coureur qui touche au cœur.

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Son retour au top 10 après deux ans de difficultés résonne comme une victoire du mental sur les pépins physiques. Preuve qu’en trail, l’expérience et la résilience comptent parfois plus que la fraîcheur physique.

Charlotte Taquet, la constance incarnée

Dans l’ombre médiatique de son compagnon, Charlotte Taquet a signé une performance tout aussi remarquable. 38 h 35 min pour terminer 14ᵉ femme. Une Diagonale exemplaire de maîtrise, de patience, de régularité implacable.

Moins de projecteurs, moins de bruit, mais une solidité qui force le respect. Pendant que Casquette Verte renaissait dans le top 10, Charlotte traçait sa propre ligne, discrète mais d’une efficacité redoutable. Elle incarne cette autre force du trail : la constance, l’humilité, la discrétion.

Leur duo illustre bien la diversité des approches en trail. Lui, plus médiatique, elle, plus en retrait. Mais au final, deux finishers de haut niveau sur l’une des courses les plus dures au monde.

Ce qu’il faut retenir de cette Diagonale 2025

Cette édition marque un tournant. Les principaux enseignements :

  • Un taux d’abandon historiquement bas à 24,31 %, le plus faible depuis 2018
  • Une professionnalisation de la préparation même chez les coureurs amateurs
  • L’impact de l’UTMB Index sur le niveau général du peloton
  • Des victoires françaises éclatantes chez les hommes comme chez les femmes
  • Des histoires humaines qui rappellent l’essence du trail

La Diagonale des Fous 2025 restera comme une édition à part. Moins d’abandons, plus de contrôle, plus d’émotion. Elle consacre deux vainqueurs exemplaires, un public en fusion, et une organisation toujours plus solide.

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Quentin, 26 ans, passionné de trail : suivez mes aventures au cœur des sentiers, entre défis sportifs et communion avec la nature.

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