Le jeffing fait partie de ces révolutions silencieuses qui transforment la manière d’aborder la course à pied. Cette approche audacieuse, née de l’esprit créatif d’un marathonien américain visionnaire, bouleverse les codes traditionnels de l’endurance. Loin des méthodes conventionnelles prônant la régularité absolue, cette stratégie ose introduire la marche comme composante légitime de la performance. Jeff Galloway a su transformer ce qui était perçu comme une faiblesse en véritable force tactique.
Sommaire
Qu’est-ce que le jeffing ?
Les origines d’une méthode jeffing révolutionnaire
Jeff Galloway, marathonien de renom des années 1970, possédait un chronométrage personnel impressionnant de 2h23’02 » sur le marathon d’Hawaï en 1974. Ce champion n’était pourtant pas destiné à révolutionner l’approche pédagogique de la course longue distance. Durant les années 1980, cet athlète expérimenté développe une philosophie radicalement différente. Son objectif : démocratiser l’accès au marathon pour des milliers de coureurs novices. La publication de « Book on Running » marque la naissance officielle de cette méthodologie alternative.
Le principe fondamental du jeffing expliqué
La philosophie centrale repose sur un paradoxe apparent : ralentir pour progresser plus efficacement. Cette approche counter-intuitive défie les croyances populaires sur l’entraînement en endurance. Le concept « run walk run » structure toute la démarche. Alternance rythmée entre phases actives de course et périodes de récupération marchée, cette technique permet de repousser les limites physiologiques traditionnelles.
Niveau | Course | Marche | Durée totale |
---|---|---|---|
Débutant | 30 secondes | 30 secondes | 20 minutes |
Intermédiaire | 2 minutes | 1 minute | 30-45 minutes |
Expérimenté | 5 minutes | 1 minute | 60+ minutes |
Comment fonctionne concrètement le jeffing

Programmation pour débutants en jeffing
Les novices découvrent une approche bienveillante de l’effort. Trente secondes de course suivies de trente secondes de marche constituent le rythme initial recommandé. Cette proportion égalitaire élimine l’angoisse de l’épuisement prématuré. Vingt minutes d’activité suffisent pour initier cette progression douce. Le corps s’habitue graduellement aux sollicitations sans subir de traumatisme excessif. Cette méthode respectueuse évite les abandons précoces si fréquents chez les coureurs débutants.
Évolution vers un jeffing plus sophistiqué
Après plusieurs mois de pratique assidue, la transformation du ratio devient possible. Cinq minutes de course pour une minute de marche représentent l’objectif intermédiaire pour les coureurs confirmés. Cette évolution progressive permet d’augmenter substantiellement la charge d’entraînement. Le volume total d’effort se multiplie sans générer de stress physiologique disproportionné. L’adaptation musculaire et cardiovasculaire s’opère naturellement.
Variations des séances jeffing
La diversification des formats enrichit considérablement l’expérience d’entraînement. Sessions courtes et intenses alternent avec sorties longues et modérées. Cette variabilité prévient l’ennui tout en sollicitant différents systèmes énergétiques. Certains pratiquants privilégient des intervalles très courts pour travailler l’explosivité. D’autres optent pour des segments étendus afin de développer l’endurance fondamentale. Cette flexibilité constitue un atout majeur de la méthode.
Les bénéfices promis du jeffing

Prévention des blessures grâce au jeffing
L’inclusion systématique de phases de marche réduit drastiquement les risques traumatiques. Les articulations bénéficient de micro-récupérations régulières qui limitent l’accumulation de tensions. Cette protection naturelle s’avère particulièrement précieuse lors des reprises d’activité. Après une blessure prolongée ou une grossesse, le jeffing offre une transition sécurisée vers l’effort soutenu. Les tissus retrouvent progressivement leur résistance sans subir d’agression brutale.
Récupération optimisée post-effort
Une étude parue en 2016 dans le Journal of Science and Medicine valide scientifiquement cette approche. Les marathoniens pratiquant le jeffing expérimentent moins de douleurs musculaires dans les jours suivant la course. La fatigue générale se trouve également diminuée comparativement aux coureurs conventionnels. Cette récupération accélérée permet d’envisager un retour à l’entraînement plus rapide. L’économie physiologique générée optimise la progression à long terme.

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⚡ Voir les nouveautés i-RunPerformance paradoxale en jeffing
Jeff Galloway affirme qu’un marathonien expérimenté peut améliorer ses chronométrages avec cette technique. Une poignée de secondes perdues lors des phases de marche se trouve compensée par un état physique préservé. L’évitement des crampes et de l’épuisement terminal permet de maintenir un rythme soutenu jusqu’à l’arrivée. Cette gestion énergétique intelligente produit parfois des résultats surprenants en compétition.
Ce que disent les experts du jeffing

Validation scientifique limitée
Malgré l’enthousiasme de son créateur, la communauté scientifique reste prudente. Les experts considèrent le jeffing comme une méthode d’entraînement valide plutôt qu’une stratégie de course optimale. Aucune étude rigoureuse ne démontre qu’un coureur puisse franchir la ligne d’arrivée d’un marathon en moins de trois heures grâce à cette technique. Les promesses les plus audacieuses de Jeff Galloway manquent encore de preuves tangibles.
Applications thérapeutiques reconnues
Le milieu médical salue les vertus préventives et rééducatives de cette approche. Kinésithérapeutes et médecins du sport recommandent fréquemment le jeffing pour leurs patients en phase de réhabilitation. Cette reconnaissance professionnelle légitimise l’utilisation thérapeutique de la méthode. Son efficacité dans la reprise progressive d’activité ne fait plus débat parmi les spécialistes de la rééducation fonctionnelle.
Limites identifiées par les spécialistes
Certains entraîneurs pointent les limitations de cette stratégie pour les coureurs de haut niveau. L’interruption répétée de l’effort perturbe les adaptations physiologiques spécifiques à la course continue. Pour les compétiteurs cherchant la performance pure, d’autres méthodologies semblent plus appropriées. Le jeffing trouve sa pertinence dans l’accompagnement des coureurs loisir et la prévention des blessures.
Mon analyse personnelle du jeffing

Une révolution pédagogique
Après quinze années de pratique assidue, j’observe une transformation remarquable dans l’approche débutante du running. Le jeffing démocratise véritablement l’accès au marathon pour des profils auparavant découragés. Cette méthode brise l’élitisme involontaire qui caractérise parfois notre discipline. Elle redonne confiance aux coureurs intimidés par les distances longues et les chronométrages imposants des autres pratiquants.
Efficacité variable selon les profils
Mon expérience d’encadrement révèle des résultats contrastés selon les personnalités. Les perfectionnistes peinent parfois à accepter les phases de marche, percevant celles-ci comme des échecs. Inversement, les coureurs pragmatiques adoptent facilement cette philosophie. Ils comprennent intuitivement l’intelligence tactique de cette gestion d’effort et progressent rapidement vers leurs objectifs.
Avenir prometteur du jeffing
L’évolution sociétale vers plus de bienveillance corporelle favorise l’expansion de cette méthode. Les coureurs recherchent désormais des approches respectueuses de leur intégrité physique plutôt que des performances à tout prix. Cette tendance positionne le jeffing comme une alternative crédible aux entraînements traditionnels. Sa popularité grandissante témoigne d’un changement profond dans la culture du running contemporain.
Quentin, 26 ans, passionné de trail : suivez mes aventures au cœur des sentiers, entre défis sportifs et communion avec la nature.