Le marathon représente l’épreuve reine de la course à pied, mais nombreux sont les coureurs qui voient leurs rêves s’écraser contre ce fameux mur aux alentours du kilomètre 30. Cette sensation de détresse physique et mentale n’est pourtant pas une fatalité. Des solutions concrètes existent pour transformer cette fin de parcours redoutée en apothéose sportive.
Sommaire
Le mur du marathon décrypté : comprendre pour mieux l’éviter

Qu’est-ce que le mur du marathon exactement ?
Cette barrière invisible frappe généralement entre le 30ème et le 35ème kilomètre. La sensation s’apparente à courir dans du sable mouvant avec des jambes de plomb. Certains marathoniens décrivent même cette expérience comme « passer du côté obscur de la course ». Les muscles refusent d’obéir, l’esprit vacille, et chaque foulée devient un calvaire.
Contrairement aux idées reçues, ce phénomène ne possède pas une cause unique. Trois facteurs principaux s’entremêlent pour créer cette défaillance : l’épuisement énergétique, la fatigue musculaire et l’aspect neurologique. Comprendre ces mécanismes constitue la première étape vers la victoire.
Les réserves énergétiques : quand le carburant s’épuise
L’organisme stocke environ 2000 calories sous forme de glycogène musculaire. Ces réserves suffisent théoriquement pour 32 kilomètres d’effort à allure marathon. Au-delà, le corps bascule vers la combustion des lipides, processus beaucoup plus lent et moins efficace.
Cette transition énergétique provoque une chute brutale des performances. Les muscles peinent à maintenir la cadence, obligeant le coureur à ralentir considérablement. L’anticipation de cette limite métabolique permet d’adapter sa stratégie nutritionnelle en conséquence.
Stratégies nutritionnelles pour éviter le mur énergétique

Optimiser son ravitaillement pendant l’effort
La clé réside dans un apport glucidique régulier dès les premiers kilomètres. Consommer 30 à 60 grammes de sucres par heure permet de préserver les stocks de glycogène musculaire. Cette approche préventive s’avère infiniment plus efficace qu’une supplémentation tardive.
Les gels énergétiques, fruits secs ou boissons isotoniques constituent d’excellents alliés. L’estomac tolère mieux ces apports fractionnés qu’une ingestion massive. Tester impérativement cette stratégie lors des sorties longues d’entraînement évite les mauvaises surprises le jour J.
Kilomètre | Apport recommandé | Type d’aliment |
5-10 km | 15-20g glucides | Gel ou demi-banane |
15-20 km | 20-25g glucides | Boisson énergétique |
25-30 km | 20-25g glucides | Gel + eau |
35 km | 15g glucides | Dernière recharge |
La surcharge glucidique avant la course
Cette technique consiste à maximiser les réserves de glycogène 48 heures avant l’épreuve. Fini le régime dissocié scandinave trop contraignant ! Consommer 10 grammes de glucides par kilogramme de poids corporel suffit amplement.
Un coureur de 70 kilos devra donc ingérer 700 grammes de glucides quotidiens. Privilégier les sources à index glycémique bas : pâtes complètes, riz basmati, patates douces. L’hydratation accompagne obligatoirement cette phase, car chaque gramme de glucose nécessite 3 grammes d’eau pour son stockage.
L’entraînement à glycogène bas
Cette méthode révolutionnaire consiste à s’entraîner avec des réserves énergétiques volontairement basses. L’organisme développe ainsi sa capacité à utiliser les lipides comme carburant principal. Courir à jeun le matin ou enchaîner deux séances rapprochées constituent des applications pratiques.
Les adaptations physiologiques s’opèrent progressivement sur plusieurs semaines. Le corps apprend à économiser son glycogène tout en améliorant l’oxydation des graisses. Cette stratégie rend le mur moins brutal, voire inexistant pour certains athlètes aguerris.

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Respecter religieusement son allure marathon
L’erreur classique consiste à partir trop rapidement, porté par l’euphorie du départ. Cette allure apparemment confortable en début de course sollicite davantage les fibres musculaires. Ces dernières fatiguent prématurément, compromettant la suite de l’épreuve.
La patience représente la vertu cardinale du marathonien. Démarrer 10 secondes trop vite au kilomètre peut coûter plusieurs minutes en fin de parcours. Adopter immédiatement son rythme cible, même en se retenant, constitue la meilleure assurance anti-mur.
Intégrer la pré-fatigue dans l’entraînement
Simuler les conditions de fin de marathon à l’entraînement prépare l’organisme aux difficultés. Programmer une séance de côtes la veille d’une sortie longue crée cette fatigue préalable recherchée. Terminer ses sorties longues à allure marathon reproduit également ces sensations spécifiques.
Ces stimulus d’entraînement forcent l’adaptation musculaire. Les fibres développent leur résistance à la fatigue et leur capacité de récupération. Cette préparation spécifique fait souvent la différence entre un marathon réussi et un calvaire sur les derniers kilomètres.
Le renforcement musculaire : fondation de la performance
Négliger cet aspect revient à construire sur du sable. Les muscles périphériques – mollets, cuisses, fessiers – subissent des milliers d’impacts durant l’épreuve. Un déficit de force se traduit inévitablement par une dégradation technique et une fatigue précoce.
Deux à trois séances hebdomadaires suffisent hors période de compétition. Privilégier les exercices fonctionnels : squats, fentes, gainage, travail proprioceptif. Cette préparation physique générale constitue un investissement rentable sur le long terme.
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Accepter la souffrance comme composante normale
La douleur fait partie intégrante de l’expérience marathon. Lutter contre cette réalité ne fait qu’amplifier les sensations désagréables. Les champions acceptent cette dimension et composent avec, plutôt que de la subir passivement.
Cette acceptation se cultive progressivement. Chaque entraînement difficile constitue une opportunité d’apprivoiser l’inconfort. Apprendre à rester détendu malgré l’effort représente un apprentissage aussi important que le développement physique.
S’entraîner mentalement : forger son caractère
Le mental se renforce comme un muscle, par la répétition et la progressivité. Programmer volontairement des séances difficiles dans des conditions défavorables trempe le caractère. Courir sous la pluie, dans le froid ou la chaleur développe cette résilience indispensable.
Ces situations inconfortables deviennent alors familières le jour de la course. L’esprit ne panique plus face à l’adversité, ayant déjà expérimenté ces sensations lors de la préparation. Cette familiarisation avec l’effort intense constitue un atout psychologique majeur.
Type d’entraînement | Bénéfice mental | Application pratique |
Séance par forte chaleur | Gestion du stress thermique | Fractionné à 14h l’été |
Course sous la pluie | Adaptabilité conditions | Sortie longue météo difficile |
Entraînement matinal | Dépassement de soi | VMA avant le travail |
Quentin, 26 ans, passionné de trail : suivez mes aventures au cœur des sentiers, entre défis sportifs et communion avec la nature.