La SaintéLyon, c’est LE rendez-vous nocturne incontournable du calendrier trail français. 80 kilomètres et près de 2000 mètres de dénivelé positif entre Saint-Étienne et Lyon, le tout dans l’obscurité totale et souvent sous une météo capricieuse. Pour venir à bout de cette aventure unique, votre équipement fera toute la différence entre une nuit magique et un calvaire interminable. Voici tout ce qu’il faut embarquer : lampe frontale puissante avec batteries de secours, système trois couches adapté au froid hivernal, veste imperméable avec bandes réfléchissantes, gants techniques, bonnet ou casquette selon la météo, et des chaussures de trail polyvalentes. L’organisation impose également une réserve d’eau d’un litre minimum, une couverture de survie, un sifflet et un téléphone chargé. Mais au-delà du matériel obligatoire, c’est toute une stratégie vestimentaire qu’il faut maîtriser pour affronter sereinement cette course mythique.
Sommaire
- 1 L’équipement obligatoire
- 2 S’habiller en trois couches : la technique qui fonctionne
- 3 Les accessoires qui changent tout
- 4 Les chaussures pour la SaintéLyon
- 5 Le sac de trail
- 6 Ce qu’il faut ajouter au-delà du strict minimum
- 7 Adapter son équipement selon la météo annoncée
- 8 Prévoir son budget équipement
- 9 Pourquoi tester son matériel pour la Sainté Lyon ?
L’équipement obligatoire

La lampe frontale et son système de secours
Courir dans le noir absolu sans une frontale performante, c’est comme partir naviguer sans boussole. Sur la SaintéLyon, votre lampe devient vos yeux pendant près de 10 heures. Le règlement impose non seulement une frontale, mais aussi des piles ou une batterie de rechange.
Mon conseil après plusieurs éditions : privilégiez une frontale d’au moins 400 lumens avec une autonomie réelle de 12 heures minimum. Les modèles hybrides qui acceptent à la fois batterie et piles AAA représentent un excellent compromis. Vous partez sur batterie (plus légère au début), puis basculez sur les piles en cours de route. Certes, ces modèles coûtent plus cher, mais ils offrent une tranquillité d’esprit incomparable.
La qualité du faisceau compte autant que la puissance brute. Un éclairage large permet d’anticiper les obstacles latéraux, tandis qu’un mode spot vous aide à voir loin devant sur les portions roulantes. Testez absolument votre frontale lors de sorties nocturnes d’entraînement pour vérifier son confort sur la durée.
Couverture de survie et sifflet
Ces deux éléments peuvent sembler dérisoires au fond de votre sac, jusqu’au jour où vous en avez vraiment besoin. La couverture de survie pèse quelques grammes mais peut littéralement vous sauver la vie en cas d’hypothermie ou d’abandon forcé dans le froid.
Le sifflet, souvent intégré directement aux bretelles des gilets de trail modernes, permet d’alerter en cas de problème. Dans la nuit, avec le bruit des autres coureurs et parfois le vent, votre voix ne porte pas loin. Trois coups de sifflet constituent le signal universel de détresse.
Visibilité nocturne
L’organisation impose des dispositifs réfléchissants sur votre dernière couche de vêtement. Autrement dit, votre veste externe doit permettre aux autres participants et aux équipes de sécurité de vous repérer dans l’obscurité.
Si vos vêtements n’intègrent pas ces éléments, un gilet jaune haute visibilité fait parfaitement l’affaire. Moins élégant certes, mais totalement fonctionnel et conforme au règlement.
Hydratation
Un litre d’eau peut sembler dérisoire pour 80 kilomètres. Mais le parcours compte cinq ravitaillements bien fournis : au 19ème kilomètre à Saint-Christo-en-Jarez, au 34ème à Sainte-Catherine, au 45ème à Saint-Genou (liquides uniquement), au 58ème à Soucieu-en-Jarrest, et au 65ème à Chaponost.
Plutôt que de vous surcharger, calculez vos besoins entre chaque ravito. Deux flasques souples de 500ml dans les poches avant de votre gilet permettent un accès facile sans ralentir votre progression. Le gobelet réutilisable obligatoire trouve généralement sa place dans une poche élastique latérale.
S’habiller en trois couches : la technique qui fonctionne

Première couche : évacuer l’humidité au contact de la peau
Votre peau transpire, même par temps froid. Cette première couche doit impérativement évacuer cette humidité tout en conservant la chaleur corporelle. Le coton reste votre pire ennemi : il absorbe l’eau et sèche lentement, provoquant une sensation de froid désagréable.
La laine mérinos représente le summum en matière de régulation thermique naturelle. Elle conserve ses propriétés isolantes même mouillée et limite les odeurs (non négligeable après plusieurs heures d’effort). Les tissus synthétiques techniques font aussi très bien le job, souvent à moindre coût.
Optez pour une coupe ajustée mais non compressive. Le tissu doit rester en contact avec votre peau pour optimiser le transfert d’humidité, sans pour autant entraver vos mouvements.
Deuxième couche : l’isolation thermique intelligente
Cette couche intermédiaire crée une barrière contre le froid en emprisonnant l’air réchauffé par votre corps. Elle devient indispensable dès que le thermomètre descend sous les 5°C, ce qui arrive systématiquement en pleine nuit sur la SaintéLyon.
Les tissus fleece ou la laine mérinos épaisse excellent dans ce rôle. Fuyez les polaires bas de gamme qui retiennent l’humidité. Une bonne couche intermédiaire doit rester respirante : l’air chaud humide doit pouvoir s’échapper vers l’extérieur.
Troisième couche : le bouclier contre les éléments
Pluie, vent glacial, humidité ambiante… Cette veste externe constitue votre rempart final. Le règlement de la SaintéLyon impose d’ailleurs deux vestes distinctes : une coupe-vent ET une imperméable.
L’imperméabilité se mesure en millimètres de colonne d’eau (indice Schmerber). À partir de 10 000mm, vous êtes paré pour une pluie soutenue. Mais attention : une veste totalement étanche sans respirabilité vous transformera en sauna ambulant. Recherchez un bon compromis avec une membrane respirante type Gore-Tex ou équivalent.
Les bandes réfléchissantes doivent être visibles à 360 degrés. Vérifiez leur présence sur les manches, le dos et le torse. La capuche ajustable permet de protéger votre tête tout en conservant une bonne visibilité périphérique.
Le bas du corps : short, cuissard ou pantalon ?
La question mérite réflexion. Par temps sec au-dessus de 10°C, un short classique suffit amplement. Vos jambes, en mouvement constant, génèrent leur propre chaleur.
Le cuissard mi-long jusqu’au genou offre une polyvalence intéressante. Il protège vos quadriceps du froid initial sans risquer la surchauffe après plusieurs heures d’effort. Par contre, méfiez-vous des leggings longs lorsque la pluie menace : leur tissu, souvent moins technique que celui des hauts, a tendance à s’imprégner d’eau et à vous refroidir.
Mon astuce perso ? Un pantalon imperméable zippé sur les côtés, que je peux enfiler par-dessus mon short en cas de déluge. Large et respirant, il se retire facilement si les conditions s’améliorent.
Les accessoires qui changent tout

Gants
Vos mains, situées loin du cœur et constamment exposées, se refroidissent en premier. Des gants techniques deviennent indispensables dès que la température descend sous 8-10°C.
Recherchez des modèles alliant chaleur, imperméabilité et respirabilité. Les index et pouces compatibles écran tactile permettent de manipuler votre montre GPS ou téléphone sans vous dénuder les mains. Prévoyez une paire de secours dans votre sac, au cas où la première serait trempée.
Les marques spécialisées en running et outdoor (ski, randonnée) proposent des modèles parfaitement adaptés à l’effort en conditions froides. Un bon gant de trail ne doit ni comprimer vos doigts ni limiter votre dextérité pour attraper vos flasques ou manipuler votre nutrition.
Bonnet ou casquette
Entre 20 et 30% de la chaleur corporelle s’échappe par la tête. Un bonnet technique devient donc crucial quand le mercure chute franchement. Privilégiez un modèle fin en matière respirante, qui passe sous votre frontale sans créer d’inconfort.
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⚡ Voir les nouveautés i-RunLa casquette avec visière présente un avantage redoutable sous la pluie : elle empêche les gouttes de ruisseler sur votre visage et dans vos yeux. Attention toutefois : mal positionnée, elle peut bloquer le faisceau de votre frontale et vous empêcher de voir vos pieds. Testez impérativement cette configuration nocturne avant le jour J.
Tour de cou
Appelons-le par son vrai nom : le tour de cou constitue le couteau suisse du traileur. Initialement conçu pour protéger votre gorge et vos voies respiratoires de l’air glacial, il révèle mille usages.
En bandeau autour du front, il maintient votre frontale tout en protégeant vos oreilles. Remonté sur le nez et la bouche, il filtre l’air froid. Autour du poignet, il fait office de mouchoir d’appoint. Ce simple tube de tissu technique mérite amplement sa place dans votre équipement.
Choisissez-le en matière respirante et séchage rapide. La laine mérinos ou les fibres synthétiques performantes font des merveilles. Évitez les modèles trop épais qui deviennent étouffants une fois l’effort lancé.
Les chaussures pour la SaintéLyon
Le parcours mêle sentiers forestiers souvent boueux, portions urbaines sur bitume, et passages techniques. Cette polyvalence exige des chaussures de trail équilibrées, ni trop route ni trop montagne.
Les crampons doivent offrir une accroche correcte sur terrain gras sans être trop agressifs pour le bitume. Un espacement généreux entre les barrettes favorise l’évacuation de la boue. L’amorti compte également : vos articulations vous remercieront d’avoir choisi un modèle confortable pour encaisser les chocs répétés sur 80 kilomètres.
Personnellement, j’évite les chaussures ultra-légères pour compétition. Sur une telle distance, le confort prime sur les quelques grammes économisés. Un bon maintien du pied, une semelle protectrice contre les cailloux, et une tige résistante aux frottements prolongés : voilà les vrais critères de sélection.
Testez vos chaussures sur au moins 50 kilomètres cumulés avant la course. Les ampoules et points de friction se révèlent généralement après plusieurs heures d’effort.
Le sac de trail
Entre 8 et 15 litres de volume, voilà la fourchette idéale pour la SaintéLyon. Trop petit, vous peinerez à caser tout le matériel obligatoire. Trop grand, vous serez tenté de le surcharger inutilement.
Le gilet de trail moderne offre un ajustement morphologique incomparable. Les poches avant permettent d’accéder facilement à vos flasques et votre nutrition sans ralentir. Les compartiments dorsaux accueillent vos vêtements de rechange et le matériel de sécurité.
Vérifiez la présence de poches étanches pour protéger votre téléphone et vos papiers. Une poche dédiée aux déchets (obligatoire) vous évitera de transformer le parcours en poubelle géante. L’ajustement doit éliminer tout ballottement : un sac qui bouge à chaque foulée devient vite insupportable.
Ce qu’il faut ajouter au-delà du strict minimum

Au-delà du matériel imposé par l’organisation, quelques équipements supplémentaires méritent réflexion :
- Chaussettes de rechange : pieds secs égale moral préservé
- Crème anti-frottements : à appliquer préventivement sur les zones sensibles
- Pansements et compeed : pour gérer les ampoules naissantes
- Batterie externe : pour recharger montre GPS ou téléphone si besoin
- Stick à lèvres : contre les gerçures dues au froid et au vent
- Tee-shirt technique de rechange : enfiler du sec à mi-parcours booste le moral
Attention, les bâtons de trail restent strictement interdits sur la SaintéLyon. L’affluence et les portions urbaines rendent leur usage dangereux dans le peloton.
Adapter son équipement selon la météo annoncée
La météo hivernal réserve son lot de surprises. Entre début novembre et mi-décembre, tout reste possible : nuit douce et humide, froid sec mordant, ou pire, pluie glaciale avec vent.
Par temps doux mais humide, retirez la couche intermédiaire et gardez votre protection imperméable. Votre corps en mouvement génère assez de chaleur, inutile de surchauffer. À l’inverse, par temps sec mais glacial, empilez les trois couches dès le départ.
Les cinq ravitaillements jalonnant le parcours offrent autant d’occasions de réajuster votre tenue. Profitez-en pour enfiler ou retirer une couche selon votre ressenti. Mieux vaut perdre deux minutes à s’habiller correctement que de souffrir pendant des heures.
Prévoir son budget équipement
Aborder la SaintéLyon correctement équipé représente un investissement. Pour un budget minimum autour de 300-400€, vous pouvez rassembler l’essentiel : frontale correcte, veste imperméable entrée de gamme, chaussures de trail, gilet de trail basique.
Un budget optimal de 600-800€ vous donnera accès à du matériel réellement performant et durable. Une frontale haut de gamme (100-150€), des chaussures techniques (120-180€), un gilet de trail confortable (80-120€), et des vêtements techniques de qualité (200-300€) transformeront votre expérience nocturne.
Certains équipements constituent des investissements durables : une bonne frontale tient plusieurs années, tout comme des vêtements de qualité. Les chaussures et la nutrition restent les principaux consommables à renouveler régulièrement.
Les boutiques spécialisées trail offrent souvent de précieux conseils pour orienter vos choix. N’hésitez pas à tester plusieurs modèles en magasin avant d’investir. Le marché de l’occasion permet aussi de dénicher du matériel récent à prix réduit.
Pourquoi tester son matériel pour la Sainté Lyon ?
Tout ce matériel ne sert à rien si vous le découvrez le soir du départ. Chaque élément de votre équipement doit être testé en conditions réelles lors de vos sorties d’entraînement.
Faites au minimum une sortie longue nocturne avec votre configuration complète. Vous identifierez ainsi les points de frottement, les réglages à affiner, les incompatibilités entre équipements. Mieux vaut découvrir à l’entraînement que votre frontale vous blesse le front plutôt qu’au 30ème kilomètre de course.
Testez également votre nutrition : tous les gels et barres ne passent pas après plusieurs heures d’effort. Validez vos choix sur des sorties de 3-4 heures minimum. Votre estomac vous dira ce qui fonctionne ou non.
La SaintéLyon représente bien plus qu’une simple course. C’est une aventure nocturne unique où chaque détail compte. Votre équipement, minutieusement choisi et testé, vous accompagnera pendant ces heures intenses entre Saint-Étienne et Lyon. Préparez-le avec soin, et il vous le rendra au centuple dans la nuit froide de décembre.
Quentin, 26 ans, passionné de trail : suivez mes aventures au cœur des sentiers, entre défis sportifs et communion avec la nature.



