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Alban Pellegrin termine son défi : 72 marathons en 72 jours à travers la France

Le 11 novembre 2025 marque l’aboutissement d’une aventure exceptionnelle. Alban Pellegrin, ancien candidat de Koh-Lanta, a bouclé son projet fou en franchissant la ligne d’arrivée à Lauterbourg, en Alsace. Derrière lui : 72 jours de course ininterrompue, 3 064 kilomètres parcourus, et un marathon quotidien sans la moindre journée de repos. Retour sur un exploit qui va bien au-delà de la simple performance sportive. Surtout que le nombre de marathons par an reste normalement limité !

Le parcours d’une traversée historique de l’Hexagone

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Partir de Bray-Dunes le 1er septembre pour terminer à Lauterbourg 72 jours plus tard, c’est tracer une diagonale monumentale sur la carte de France. L’ancien aventurier télévisé n’a pas choisi la facilité : relier les quatre points cardinaux du territoire en courant 42,195 kilomètres chaque jour représente un défi mental autant que physique.

Contrairement aux ultra-trailers professionnels qui bénéficient d’équipes logistiques complètes, Alban a opté pour l’autonomie totale. Pas de van aménagé, pas de staff suiveur, pas de sponsors omniprésents. Juste un homme, son sac, et la route devant lui. Cette approche rappelle les voyageurs d’autrefois, ceux qui découvraient véritablement un pays en le traversant à pied.

Chaque soir, une nouvelle porte s’ouvrait. Le concept s’inspire directement d’Antoine de Maximy et son émission culte « J’irai dormir chez vous ». Dormir chez l’habitant transforme radicalement l’expérience. Fini l’anonymat des hôtels impersonnels, place aux rencontres authentiques, aux discussions nocturnes, aux petits déjeuners improvisés avec des inconnus devenus amis d’une nuit.

Un hommage maternel transformé en collecte solidaire

La genèse du projet puise dans la douleur du deuil. Deux ans après avoir perdu sa mère d’un cancer du poumon, Alban cherchait un moyen de transformer son chagrin en énergie positive. Courir un marathon, c’est déjà costaud. En enchaîner 72 sans interruption relève de l’hommage monumental.

Cette dimension personnelle aurait pu rester intime. Mais l’ancien candidat de téléréalité a choisi d’y associer une cause concrète : la Fondation du Souffle, qui combat les maladies respiratoires. Le lien avec le cancer qui a emporté sa mère rend cette association particulièrement touchante.

La cagnotte lancée modestement a dépassé toutes les espérances. Au jour de l’arrivée, 30 270 euros avaient été collectés, soit plus du double de l’objectif initial. Chaque kilomètre parcouru alimentait cette machine solidaire, transformant la souffrance physique quotidienne en espoir pour d’autres malades.

Le défi d’Alban Pellegrin en chiffres
Catégorie Donnée
Durée totale 72 jours consécutifs
Distance parcourue 3 064 kilomètres
Point de départ Bray-Dunes (frontière belge)
Point d’arrivée Lauterbourg (frontière allemande)
Fonds récoltés 30 270 euros
Hébergement Chez l’habitant chaque soir

La régularité plutôt que la vitesse : un choix philosophique

N’attendez pas de chronos affolants sur Strava. Alban n’a jamais cherché à battre des records de temps au marathon. Son objectif résidait dans la constance : se lever chaque matin et repartir pour 42 kilomètres, peu importe les courbatures, la météo ou le moral du jour.

Cette approche détonne dans un milieu running souvent obsédé par la performance chronométrique. Ici, pas de pace à tenir, pas de splits à analyser, pas de zones cardiaques à surveiller religieusement. Juste mettre un pied devant l’autre, tenir la promesse faite en partant.

La vraie difficulté d’un tel défi ne se situe pas dans l’intensité mais dans la durée. Courir vite un marathon, des milliers de coureurs le font chaque week-end. En enchaîner 72 sans pause relève d’une autre dimension psychologique. La gestion de la fatigue cumulative devient l’enjeu principal, bien plus que la vitesse instantanée.

Deux anciens de Koh-Lanta, deux visions du running radicalement opposées

Le contraste avec Dorian Louvet saute aux yeux. Pendant qu’Alban avalait ses marathons quotidiens en dormant chez l’habitant, Dorian enchaînait les courses prestigieuses aux quatre coins du globe : Tokyo, Berlin, New York… Des marathons sous les 2h30, des vols intercontinentaux, des hôtels, une communication rodée.

Les deux hommes partagent un passé commun dans l’émission de TF1. Ils ont connu les privations, les épreuves d’immunité, l’exposition médiatique. Mais leur reconversion dans le running emprunte des chemins diamétralement opposés.

D’un côté, la quête de notoriété et de performances chronométriques. De l’autre, une aventure intimiste transformée en acte solidaire. L’un prend l’avion entre chaque marathon, l’autre dort sur le canapé d’inconnus bienveillants. L’un cultive son image d’influenceur trail, l’autre raconte simplement son histoire jour après jour.

L’authenticité contre la mise en scène

Alban aurait pu mobiliser une équipe de communication, organiser des lives quotidiens ultra-produits, négocier des partenariats juteux. Il a préféré la sobriété et l’authenticité. Ses publications Instagram montraient un coureur fatigué, sans filtre, parfois au bord de l’abandon, toujours humain.

Cette approche low-tech détonne à l’ère des défis sponsorisés et des challenges surproduites. Pas de drone pour filmer des plans aériens spectaculaires, pas de vidéaste suiveur pour capter chaque moment. Juste un smartphone et des mots sincères pour raconter chaque étape.

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Le récit s’est construit naturellement, au fil des rencontres. Chaque hébergeur devenait un personnage de cette épopée. Chaque village traversé ajoutait une anecdote. 72 marathons, 72 histoires, 72 fragments d’une France que la voiture ou le TGV ne permettent jamais de découvrir vraiment.

Le lien humain comme moteur principal

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La dimension relationnelle du projet mérite d’être soulignée. Frapper à des portes, expliquer sa démarche, créer du lien avec des inconnus chaque soir : cela demande une énergie considérable, au-delà de l’effort physique pur.

Combien de coureurs accepteraient de dépendre ainsi de la générosité d’autrui ? La plupart privilégient le confort d’un hébergement prévu à l’avance, la sécurité d’une logistique maîtrisée. Alban a fait le pari inverse : s’en remettre à la bienveillance collective.

Ce choix a transformé son défi en projet social. Chaque hébergeur est devenu ambassadeur de la cause, relayant l’information, participant financièrement parfois. Le bouche-à-oreille s’est substitué aux campagnes publicitaires. L’humanité ordinaire a pris le relais du marketing.

Une traversée qui redéfinit la notion d’exploit

Les puristes du chrono hausseront peut-être les épaules. Après tout, courir 72 marathons à allure tranquille ne requiert pas les mêmes qualités physiologiques qu’un sub-3 sur marathon unique. Techniquement, n’importe quel coureur entraîné pourrait, en théorie, reproduire cette performance.

Mais réduire ce projet à sa dimension sportive passe à côté de l’essentiel. L’exploit réside ailleurs : dans la capacité à maintenir la motivation durant 72 jours, à gérer l’incertitude quotidienne de l’hébergement, à raconter son histoire sans tomber dans le pathos ou l’auto-promotion excessive.

Les courses à étapes comme le Tor des Géants ou l’UTMB fascinent par leur intensité concentrée sur quelques jours. Alban a choisi l’inverse : diluer l’effort dans la durée, accepter la monotonie apparente d’un marathon quotidien, trouver du sens dans la répétition.

Un récit construit pas à pas

Chaque étape représentait un chapitre. Parti le 1er septembre, il a littéralement écrit son histoire en courant, transformant la géographie française en narration personnelle. Les Hauts-de-France, la Normandie, la Bretagne, l’Aquitaine, l’Occitanie, PACA, Auvergne-Rhône-Alpes, Grand Est… Un tour quasi-exhaustif des régions.

Cette dimension narrative différencie fondamentalement son projet des records purement statistiques. On ne se souviendra pas d’un temps au kilomètre, mais d’une aventure humaine. Les chiffres servent le récit, ils ne sont pas le récit.

L’héritage d’un défi hors norme

Maintenant que la ligne d’arrivée est franchie, que reste-t-il ? D’abord, 30 270 euros pour la recherche médicale et l’accompagnement des malades respiratoires. Des vies potentiellement sauvées ou améliorées grâce à ces fonds. Un impact concret, mesurable, durable.

Ensuite, 72 témoignages d’hospitalité, 72 preuves que la générosité existe encore. À l’heure où les discours anxiogènes dominent, ce projet rappelle la capacité d’entraide spontanée. Des inconnus ont ouvert leur porte, partagé leur table, offert un lit. Sans contrepartie, juste par humanité.

Enfin, un exemple pour tous ceux qui pensent que les défis extraordinaires nécessitent budgets colossaux et sponsors multicolores. Alban démontre qu’avec de la détermination et un objectif clair, les projets les plus fous restent accessibles.

Voici quelques enseignements à tirer de cette aventure :

  • La régularité bat l’intensité sur le long terme
  • L’autonomie renforce la dimension humaine d’un défi
  • Donner du sens à l’effort multiplie la motivation
  • La simplicité logistique n’empêche pas la grandeur du projet
  • Raconter authentiquement crée plus d’engagement que le marketing

La différence entre performer et réaliser

Le monde du running valorise énormément la performance pure. Les chronos, les podiums, les classements Scratch. Alban Pellegrin rappelle qu’il existe une autre forme d’excellence : celle de la réalisation d’un projet personnel ambitieux, indépendamment du classement final.

Aucune fédération ne homologuera ce record. Aucun jury ne lui décernera de médaille officielle. Pourtant, dans dix ans, on parlera encore de celui qui a traversé la France en 72 marathons en dormant chez l’habitant pour honorer sa mère disparue.

Les courses officielles s’oublient vite. Les temps sont battus, les records tombent. Les histoires humaines authentiques, elles, perdurent. Elles inspirent, elles touchent, elles donnent envie de se dépasser à son tour, chacun à sa manière.

Le 11 novembre restera donc dans les mémoires comme le jour où un homme ordinaire a accompli quelque chose d’extraordinaire, non pas grâce à un talent exceptionnel, mais par la force d’une volonté inébranlable et d’un cœur généreux.

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Quentin, 26 ans, passionné de trail : suivez mes aventures au cœur des sentiers, entre défis sportifs et communion avec la nature.

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