Le Trail de la Mascareignes 2025 a sacré son vainqueur ce samedi matin à La Redoute. Orlan Ayaden, coureur local portant le dossard 3354, a dominé la course de bout en bout pour s’imposer en 8h42min46s. Parti de Hell-Bourg à 1h du matin, le Réunionnais a maîtrisé les 74,8 kilomètres et 3 800 mètres de dénivelé positif avec une régularité impressionnante. Cette victoire locale constitue un symbole fort pour l’île intense. Voir le classement en direct sur la Diagonale des fous ici.
Sommaire
Une course dominée dès les premiers kilomètres
Le départ nocturne depuis Hell-Bourg
Plus de 1 500 traileuses et traileurs se sont élancés dans la fraîcheur du cirque de Salazie à 1h du matin (3h locales). L’ambiance nocturne créait déjà une dimension particulière, avec les frontales qui s’éparpillaient progressivement dans les premiers sentiers. Le parcours traverse l’île jusqu’à Saint-Denis via les pentes mythiques du Colorado, une traversée express mais intense.
Dès les premiers hectomètres, Orlan Ayaden s’installe dans le groupe de tête sans forcer. Quatrième à la Plaine des Merles, il observe, analyse, attend son heure. La stratégie payante d’un coureur qui connaît chaque recoin de son île et sait exactement où placer ses efforts.
La prise de pouvoir progressive
À Deux Bras, Ayaden remonte en deuxième position. Les écarts restent minimes à ce stade, mais le Réunionnais accélère subtilement. À Chemin Ratinaud, il prend les commandes et ne les lâchera plus. Cette attaque au bon moment illustre une lecture tactique parfaite de la course.
À partir de là, personne ne reverra le dossard 3354. À La Possession, il est seul en tête avec déjà plusieurs minutes d’avance. À Grande Chaloupe, l’écart continue de se creuser face à ses poursuivants malgaches. Dans les dernières montées vers La Vigie et le Colorado, sa foulée reste fluide, sans jamais fléchir.
Une performance de référence

Analyse du chrono
Le temps final d’8h42min46s représente une moyenne proche de 9,1 km/h sur un parcours particulièrement accidenté. Cette performance démontre une gestion parfaite des transitions entre montées, descentes et passages techniques. Ayaden n’a jamais craqué, gardant un rythme soutenu du lever du jour jusqu’à l’arrivée.
Les 74,8 kilomètres de la Mascareignes sont considérés comme la plus « courte » des grandes courses du Grand Raid, mais aussi l’une des plus intenses. Les 3 800 mètres de dénivelé positif demandent une condition physique irréprochable et une capacité à enchaîner les efforts sans temps mort.
Le podium complété par Madagascar
Derrière le vainqueur réunionnais, deux coureurs malgaches complètent le podium. Nirina Haja et Rivosoa Habilalaina Andrianirina, dit « Mamy », ont livré une belle résistance tout au long de la course. Leur présence sur les marches illustre le niveau croissant des athlètes de l’océan Indien sur les trails du Grand Raid.

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⚡ Voir les nouveautés i-RunLe public massé à La Redoute dès 9h42 a réservé une ovation au vainqueur péï. Cette victoire locale résonne particulièrement dans les tribunes, rappelant que les Réunionnais peuvent encore briller sur leurs propres sentiers face à une concurrence internationale toujours plus relevée.
Une fierté réunionnaise
Gagner chez soi, un symbole fort
Voir un Réunionnais s’imposer sur la Mascareignes revêt une signification particulière pour l’île. L’épreuve attire chaque année davantage d’étrangers, et le niveau général monte inexorablement. Les coureurs locaux doivent se battre avec acharnement pour conserver leur place au sommet.
Orlan Ayaden a démontré qu’on pouvait briller chez soi, sur les sentiers de son enfance, sans se laisser impressionner par la densité du plateau. Sa connaissance intime du terrain, combinée à une préparation rigoureuse, lui a permis de faire la différence. Son sourire à l’arrivée, presque incrédule, résumait l’émotion d’un coureur qui venait d’écrire une page d’histoire locale.
Les clés de la victoire
Plusieurs facteurs expliquent cette performance :
- La gestion de la nuit : partir prudemment à 1h du matin sans se griller dans les premiers dénivelés
- L’accélération au bon moment : attaquer quand les rivaux commençaient à montrer des signes de faiblesse
- La régularité : maintenir un tempo soutenu du lever du jour jusqu’à l’arrivée sans aucune défaillance
- La connaissance du terrain : exploiter chaque portion favorable et anticiper les difficultés
Cette victoire s’inscrit dans la tradition des coureurs réunionnais qui ont marqué l’histoire du Grand Raid. Elle prouve que l’île continue de produire des talents capables de rivaliser avec l’élite internationale du trail.
Pendant ce temps, la Diagonale bat son plein
Alors qu’Orlan Ayaden célébrait sa victoire à La Redoute, la Diagonale des Fous battait son plein dans les hauteurs de Mafate. Baptiste Chassagne, Yannick Noël et Aurélien Dunand-Pallaz s’affrontent dans la chaleur du cirque pour la victoire sur les 175 kilomètres de l’épreuve reine.
Blandine L’Hirondel, première féminine, reste solidement installée dans le top 15 général, démontrant une fois encore la force des traileuses françaises sur ce genre d’ultra. Le Grand Raid, fidèle à lui-même, continue de faire vibrer toute La Réunion jusqu’à dimanche soir.
Quentin, 26 ans, passionné de trail : suivez mes aventures au cœur des sentiers, entre défis sportifs et communion avec la nature.