Le refuge Bertone vient de voir passer un missile tricolore. Blandine L’Hirondel franchit ce checkpoint stratégique après 1h42 d’effort, imposant déjà sa loi sur cette édition 2025 de la CCC. Partie de Courmayeur avec une détermination qui transperce l’écran, la Française de 34 ans affiche une forme olympique qui fait trembler ses adversaires.
Cette prise de pouvoir matinale n’est pas le fruit du hasard. L’ancienne championne du monde déroule son plan de course avec la précision d’un métronome, alternant entre phases d’accélération contrôlées et récupération active. Chaque foulée semble calculée, chaque respiration maîtrisée.
La communauté trail française retient son souffle. Après des mois d’attente, voilà enfin notre pépite hexagonale qui reprend les commandes d’une course majeure du circuit UTMB World Series. L’émotion est palpable sur les réseaux sociaux, où les encouragements fusent de toutes parts.
Sommaire
Blandine L’Hirondel reprend le contrôle de la CCC
Une stratégie rodée depuis 2022
Flashback 2022 : L’Hirondel écrasait littéralement cette même CCC avec plus de 20 minutes d’avance à mi-parcours. Aujourd’hui, les écarts sont plus serrés – preuve irréfutable que le niveau féminin a explosé ces dernières années. Néanmoins, notre compatriote semble avoir tiré les enseignements de ses précédentes expériences.
Contrairement à certaines de ses concurrentes qui partent bille en tête dès les premiers mètres, Blandine dose parfaitement son effort. Elle évite les pièges classiques du départ trop rapide qui coûtent cher dans les derniers kilomètres. Cette approche méthodique révèle une maturité sportive acquise au fil des années.
Son passage au km 13,5 confirme cette gestion intelligente. Première oui, mais sans avoir grillé toutes ses cartouches. L’écart avec ses poursuivantes reste gérable, permettant d’anticiper les différentes phases tactiques qui l’attendent encore.
Le mental d’une championne face à la pression
Observer L’Hirondel courir, c’est assister à une masterclass de gestion mentale. Aucune crispation visible, aucun signe de stress malgré la pression médiatique. Elle avance avec cette sérénité propre aux grands champions, cette capacité à transformer la tension en énergie positive.
Son expression faciale trahit une concentration maximale sans pour autant paraître tendue. Cette faculté à rester détendue dans l’effort intense constitue l’un de ses atouts majeurs face à la concurrence internationale.
Le public français mise gros sur elle. Après les difficultés de 2024 liées à sa blessure, voir Blandine retrouver ce niveau procure un soulagement évident. Cette CCC 2025 pourrait marquer son grand retour au premier plan mondial.
Un palmarès exceptionnel qui inspire
Titres mondiaux et performances de référence
Deux titres mondiaux (2019, 2022), un titre européen (2022), trois couronnes nationales : le CV de Blandine impressionne par sa densité. Ces distinctions ne sont pas le fruit du hasard mais bien le résultat d’un travail acharné et d’une progression constante.
Sa polyvalence constitue son arme secrète. Capable de briller aussi bien sur la Skyrhune que sur les 170 kilomètres de l’UTMB, elle adapte sa préparation selon les objectifs. Cette faculté d’adaptation explique en partie sa longévité au plus haut niveau.
L’OCC 2021 reste gravée dans les mémoires. Sa victoire avait alors lancé une dynamique formidable qui l’avait menée vers ces titres mondiaux. Aujourd’hui, elle semble retrouver cette même facilité dans l’effort qui caractérisait ses meilleures années.
Double vie entre médecine et montagne
Gynécologue-obstétricienne le jour, traileuse d’exception le week-end : cette double casquette fascine autant qu’elle interroge. Comment concilier les gardes à l’hôpital avec les séances d’entraînement en altitude ? Blandine a trouvé son équilibre, transformant cette contrainte en force.
Sa profession lui apporte une discipline de fer et une gestion du stress remarquable. Accoucher un bébé en urgence ou négocier un passage technique à 2500 mètres d’altitude : même combat mental, même sang-froid requis.
Cette particularité lui vaut l’admiration du public et de ses pairs. Élue athlète FFA de l’année en 2022, elle incarne parfaitement cette génération de sportives complètes, engagées socialement et professionnellement.
La concurrence féminine redoutable de la CCC 2025
Toni McCann, la tenante du titre sud-africaine
Derrière L’Hirondel, les prétendantes au podium ne manquent pas. Toni McCann revient en chasseuse après sa victoire 2024. Son chrono de 11h57’59 l’année passée avait frôlé le record de Blandine, démontrant son potentiel destructeur sur cette distance.
La Sud-Africaine excelle particulièrement dans les relances de seconde moitié de parcours. Endurante et stratège, elle sait attendre son heure avant de porter l’estocade finale. Cette patience tactique en fait une adversaire redoutable, capable de renverser la situation dans les derniers kilomètres.
Son expérience de cette course constitue un avantage non négligeable. Connaître chaque virage, chaque montée technique, chaque zone de ravitaillement peut faire la différence sur un parcours aussi exigeant.
Martyna Młynarczyk et la régularité polonaise
Deuxième en 2024, Martyna Młynarczyk figure déjà dans le top 5 au passage de Bertone. La Polonaise impressionne par sa constance, cette capacité à maintenir un rythme élevé sur toute la distance sans connaître de passage à vide.
Son terrain de prédilection ? Les longues montées techniques où elle peut exploiter sa puissance aérobie. Ces secteurs lui permettent souvent de refaire son retard sur des adversaires plus véloces en plat ou en descente.
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⚡ Voir les nouveautés i-Run| Athlète | Nationalité | Meilleur temps CCC | Point fort |
|---|---|---|---|
| Blandine L’Hirondel | France | 11h55’38 (2022) | Gestion de course |
| Toni McCann | Afrique du Sud | 11h57’59 (2024) | Finish puissant |
| Martyna Młynarczyk | Pologne | 12h15’23 (2024) | Montées techniques |
Rosanna Buchauer et Yngvild Kaspersen dans l’ombre
Rosanna Buchauer pratique le profil bas depuis le départ. L’Allemande, troisième l’an passé, connaît parfaitement ce parcours et ses pièges. Sa spécialité ? La portion Champex-Trient où elle peut exploiter sa connaissance du terrain pour surprendre ses adversaires.
Quant à Yngvild Kaspersen, la Norvégienne avait pris les commandes en début de course avant d’être freinée par une douleur à la cheville. Si elle parvient à surmonter ce pépin physique, elle possède les qualités pour bouleverser la hiérarchie établie.
Voir le live de la CCC ici.
Le parcours technique de la CCC expliqué
101 kilomètres d’intensité alpine
Cette CCC 2025 propose un menu copieux : 101 kilomètres pour 6050 mètres de dénivelé positif. Un tracé alpin exigeant qui relie Courmayeur à Chamonix en traversant trois pays. Chaque kilomètre apporte son lot de difficultés, rendant la gestion de l’effort primordiale.
Le Grand col Ferret constitue le premier juge de paix sérieux. Cette montée sélective permet de voir qui a les jambes et qui bluffe depuis le départ. Ensuite, Champex offre un répit relatif avant d’attaquer la portion suisse du parcours.
Trient marque souvent un tournant décisif dans la course. Les écarts se creusent généralement à ce stade, séparant les prétendantes au podium du reste du peloton. Vallorcine et la Tête aux Vents finalisent cette symphonie alpine particulièrement exigeante.
Points stratégiques pour la victoire
Plusieurs secteurs peuvent faire la différence sur ce parcours :
- Le Grand col Ferret : premier test d’intensité majeur
- La descente vers Champex : technique et usante pour les quadriceps
- La montée de Trient : souvent décisive pour le classement final
- Vallorcine : dernier piège avant l’arrivée à Chamonix
- Les 10 derniers kilomètres : gestion de la fatigue accumulée
Cette répartition des difficultés explique pourquoi certaines coureuses excellent sur cette distance. L’alternance entre montées explosives et passages plus roulants demande une palette technique complète.
La météo joue également un rôle crucial. Brouillard en altitude, températures variables selon l’exposition : autant d’éléments qui peuvent redistribuer les cartes en cours de route.
Quentin, 26 ans, passionné de trail : suivez mes aventures au cœur des sentiers, entre défis sportifs et communion avec la nature.
